Le monde prend lentement, mais sûrement, conscience de l’énorme menace que représente la pollution du plastique pour nos océans.
Alors que le problème peut souvent sembler abstrait, une tortue de mer verte secourue en Argentine qui a déféqué plus de 13 grammes de déchets en plastique a contribué à rendre ce danger très clair.
Après avoir été prise dans un filet de pêcheur au large des côtes de San Clemente del Tuyú à la fin de 2019, la tortue verte (Chelonia mydas) a été emmenée à la Fondation Mundo Marino, un refuge local pour la vie sauvage.
Des vétérinaires ont examiné la tortue à la recherche d’éventuelles blessures ou maladies. Ce que le vétérinaire Ignacio Peña a trouvé sur les radiographies était choquant. « Nous avons pu voir des corps étrangers à l’intérieur », a-t-il expliqué dans un communiqué de presse. En mettant la tortue sous laxatif, les vétérinaires ont observé qu’elle expulsait des morceaux de plastique, y compris des morceaux de sacs et des morceaux de plastique dur.
Heureusement, Roberto Ubieta, le pêcheur local dont le filet avait accidentellement capturé la tortue verte, avait été formé par la Fondation Mundo Marino sur ce qu’il faut faire dans cette situation. C’est lui qui a amené la tortue remplie de plastique au refuge pour qu’elle y soit soignée.
Ayant déjà vu des tortues avec des quantités importantes de déchets dans leur estomac, le vétérinaire Peña savait quoi faire. « Nous avons commencé un traitement avec un médicament qui favorise les mouvements péristaltiques (mouvements du tube digestif) pour lui permettre d’éliminer ce que nous avions observé sur les plaques [radiographiques] », a-t-il dit.
Peu de temps après son arrivée et avoir reçu le laxatif, la tortue a commencé à expulser progressivement les déchets, ce qui équivaut à environ 26 pailles, 4 gobelets en plastique ou 2,5 sacs de courses en plastique.
« Aujourd’hui, la tortue se nourrit de feuilles vertes, principalement de laitue et d’algues », a confié M. Peña. « Nous sommes optimistes, les progrès sont bons. » Dès que la tortue se sera rétablie, la fondation la relâchera dans la nature.
Si elle n’avait pas été traitée, l’accumulation du plastique à l’intérieur de son système aurait pu lui être fatale. Comme l’explique Karina Álvarez, scientifique et responsable de la conservation à la fondation, dans le communiqué de presse : « Il n’y a pas seulement un risque d’obstruction mécanique causée par l’ingestion de plastique. L’accumulation d’éléments non nutritifs dans le système digestif de ces reptiles marins peut provoquer une fausse impression d’être rassasié. »
Le problème est que les morceaux de plastique qui flottent dans l’océan ressemblent souvent beaucoup au régime naturel des tortues adultes, composé d’algues et d’herbes marines. Les jeunes tortues vertes courent un risque encore plus grand de mal identifier le plastique comme nourriture puisqu’elles se nourrissent également d’invertébrés tels que les crabes, les méduses et les éponges de mer.
L’autre problème lié à l’ingestion de plastique est que des gaz sont libérés lorsque le système digestif tente de le décomposer. Selon M. Alvarez, cela pourrait « affecter leur capacité à plonger et à s’immerger, à la fois pour se nourrir et pour trouver des températures plus adaptées ».
(Vidéo avec l’aimable autorisation de la Fondation Mundo Marino)
Dans certains cas, la quantité de plastique peut bloquer entièrement le système digestif. C’est le cas tragique d’une tortue morte que le pêcheur Roberto Ubieta a trouvée en janvier 2019. L’autopsie effectuée par la fondation avait révélé d’importantes quantités de déchets plastiques à l’intérieur de la tortue de mer. Une autre tortue verte a été recueillie par la fondation et a également expulsé un morceau de sac plastique.
Le cas le plus triste est peut-être celui d’un bébé caouanne qui a échoué au Gumbo Limbo Nature Center à Boca Raton, en Floride. Le centre a publié sur Facebook une photo de la tortue morte, « qui tiendrait dans la paume de votre main », et 104 morceaux de plastique qu’elle avait consommés. « C’est un triste rappel que nous devons tous faire notre part pour garder nos océans sans plastique », ont-ils écrit.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.