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Une très rare pièce d’or, datant de l’époque romaine et à l’effigie de Brutus, sera mise aux enchères à Genève

décembre 6, 2024 10:41, Last Updated: décembre 6, 2024 10:41
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Une pièce d’or romaine très rare à l’effigie de Brutus, le plus célèbre des assassins de Jules César, sera mise aux enchères lundi à Genève, avec une mise à prix de plus de 800.000 euros.

« Un numismate a les yeux qui brillent quand il a une pièce comme ça dans les mains » car cet aureus, la monnaie d’or romaine, est « un morceau d’histoire » lié aux derniers chapitres de la République romaine, explique à l’AFP Frank Baldacci, le directeur de Numismatica Genevensis, responsable de la vente.

Cette pièce a été frappée en 43-42 avant JC par « Brutus et ses amis qui ont assassiné Jules César » en mars 44 avant JC, détaille-t-il. Elle pèse 8 grammes et a une dimension similaire à celle d’un euro.

Sa mise à prix est de 750.000 francs suisses (plus de 805.000 euros), mais elle dépassera probablement le million et « pourrait monter assez haut » car c’est un peu « le Da Vinci de la monnaie romaine », selon M. Baldacci.

Une « valeur de propagande »

Cet aureus particulier arbore côté face le profil de la tête de Brutus entouré de feuilles de laurier et célèbre au revers ses récentes victoires militaires avec des symboles guerriers. C’est l’un des 17 spécimens connus, selon la maison d’enchères.

Cette pièce, « frappée non pas à Rome mais dans un atelier qui bougeait avec Brutus et ses armées alors qu’il tentait de s’octroyer le pouvoir après avoir assassiné Jules César », avait aussi une « valeur de « propagande », raconte M. Baldacci.

La couronne de lauriers est vraiment le signe de « quelqu’un qui veut se promouvoir empereur » qui veut être « calife à la place du calife », relève-t-il, soulignant l’inscription « IMP » – pour Imperator, chef des armées, titre qui deviendra héréditaire sous l’Empire.

La pièce a été frappée peu de temps avant la bataille très célèbre de Philippes, que Brutus va perdre contre Marc-Antoine et Octave et à l’issue de laquelle il va « se donner la mort », explique M. Baldacci.

L’aureus a voyagé à travers les siècles, passant de main en main, à l’abri des regards. « Mais on sait qu’à la Renaissance, il y avait beaucoup de princes, de seigneurs qui avaient des collections de monnaies romaines », souligne M. Baldacci. La pièce n’a refait surface que dans les années 1950 lorsqu’elle est publiée dans un catalogue d’un collectionneur privé. Elle est réapparue par la suite lors d’enchères en 2006 à Zurich, où elle est vendue à un autre collectionneur privé pour 360.000 francs suisses.

Des pièces excessivement rares

« C’est une monnaie qui revient sur le marché après une génération. Ce sont des pièces excessivement rares et la possibilité de l’acquérir est tout aussi rare », relève M. Baldacci.

La pièce est enfermée dans une boite hermétique pour éviter qu’elle puisse être altérée, et pour « garantir son authenticité », indique-t-il, expliquant que la certification par des sociétés spécialisées se fait notamment en comparant avec d’autres monnaies anciennes ainsi qu’en examinant l’or utilisé.

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