Cyntoia Denise Brown se prépare désormais pour une nouvelle vie. Condamnée à la prison à vie pour meurtre au premier degré en 2004, elle n’a cessé de demander la clémence de ses juges depuis.
Elle a enfin été entendue. Sa peine a récemment été commuée, et sa remise en liberté est prévue pour le 7 août.
Cyntoia a été forcée à se livrer à la prostitution dès l’âge de 16 ans. Sa vie prit un tournant tragique quand elle rencontra Johnny Mitchell Allen, un proxénète de 43 ans. Un jour, elle lui tira dessus, le tua, et s’enfuit avec son portefeuille, son camion et plusieurs armes à feu. Le tout à l’âge de 16 ans.
Suite à son arrestation, ses juges ne lui ont laissé aucune chance. Elle fut jugée selon les lois américaines en vigueur pour les adultes, une décision très controversée car elle ne tenait pas compte de l’histoire personnelle de Cyntoia, ni des divers abus commis sur elle par ses bourreaux.
Or en janvier cette année, Jacobia Dowell, membre du conseil municipal de Nashville, a présenté une résolution demandant que la peine de la jeune femme soit commuée en janvier.
La demande a été appuyée par le gouverneur de l’État du Tennessee, Bill Haslam. Le même mois, la résolution a été adoptée.
Cyntoia, visiblement très émue, a beaucoup remercié le procureur.
« Merci, Gouverneur Haslam, pour votre acte de pitié et cette seconde chance que vous m’offrez », a-t-elle exprimé dans une déclaration. « Je ferai tout mon possible pour justifier votre foi en moi. »
Victime d’une « traite d’enfants »
Selon « Help Cyntoia Brown« , comité de soutien ayant un site web consacré à la liberté de la jeune femme, celle-ci a été victime d’abus sexuels dès l’âge de sept ans.
Après s’être enfuie de chez elle, elle s’est retrouvée entre les griffes d’un réseau de prostitution en rencontrant Garion McGlothen. Elle vivait sous la coupe d’un trafiquant du nom de « Cut-Throat » (coupe-gorge, ndt) qui la violait, battait et menaçait. Elle a par la suite été une esclave sexuelle, contrainte à la prostitution pour des hommes comme Johnny et Glarion.
Dans un premier temps, la Cour suprême du Tennessee a statué sa peine d’emprisonnement à perpétuité sans libération conditionnelle, comme étant inconstitutionnelle. C’était en 2012. Étant mineure au moment des faits, Cynthoia Brown a entamé le processus d’appel pour une libération anticipée.
Les célébrités Rihanna et Kim Kardashian West ont exprimé leur soutien à Brown, critiquant sa condamnation à vie.
« Quelque chose ne va pas du tout quand le système se range du côté des violeurs et que la victime voit sa vie ruinée », écrit Rihanna sur Instagram. « Pour tous ceux qui sont responsables de ce verdict, j’espère devant Dieu que vous n’avez pas de fille et que celle-ci ne sera jamais punie à la place de quelqu’un d’autre! »
À l’annonce du nouveau verdict, Kardashian West a publié « Merci, Gouverneur Haslam » sur le réseau social.
« Des appels à la clémence ont été lancés par des membres de la communauté juridique, le grand public et plusieurs célébrités », peut-on lire dans la résolution. « Le sort de Brown a même attiré l’attention des cinéastes qui ont produit un documentaire intitulé Me Facing Life : L’histoire de Cyntoia. »
De hautes aspiration derrière les barreaux
Selon la commutation de peine de Melle Brown adoptée en janvier de cette année, cette dernière doit remplir certaines conditions à la suite de sa libération conditionnelle.
Au cours de son incarcération, Mme Brown a obtenu un diplôme de gestion et a acquis une expérience professionnelle en tant que « consultante non rémunérée pour le mentorat de jeunes filles », selon son site Web de soutien.
Entre autres requêtes, la commutation exige d’elle qu’elle poursuive ses études supérieures et qu’elle obtienne un baccalauréat après sa libération. Elle doit également conserver son emploi si elle n’est pas inscrite à l’école.
Il a également été stipulé par la Cour du Tennessee qu’avant sa libération, un soutien devait être apporté à Melle Brown pour qu’elle ait « un milieu de vie positif », qu’elle puisse bénéficier de « services de transition » et de « programmes visant à développer les aptitudes sociales, l’autodiscipline et l’expérience professionnelle nécessaires » pour sa future libération.
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