La direction de l’université de Caen a déploré mardi des « dégradations considérables » commises selon elle dans un bâtiment qui était occupé par des manifestants depuis le 6 mars et a été évacué la veille par la police, à sa demande.
Lundi à 6h00, « une quarantaine de policiers sont entrés en défonçant une porte, nous dormions à onze à l’intérieur » a expliqué à l’AFP Jeanne, 19 ans, étudiante à l’UFR humanité sciences sociales, qui occupait les lieux depuis le premier jour.
De son côté le président de l’université, Lamri Adoui, a justifié l’intervention de la police par une série d’incidents : « une agent de l’université molestée, une étudiante en droit blessée dans une bousculade (trois semaines d’arrêt), le saccage des faux plafonds anti-feu, une effraction dans un local amianté, des barrières et plots sciés, malgré la promesse faite le 8 mars de ne pas dégrader les bâtiments ».
« Au moins un million d’euros » de travaux
L’AFP n’a pas été en mesure de constater l’état des locaux en question, car les occupants avaient interdit l’accès aux journalistes durant le mouvement et la direction a maintenu cette interdiction après l’évacuation, pour cause « d’insalubrité ». « Les alarmes incendie sonnaient parfois la nuit, une catastrophe aurait pu se produire, je suis là pour assurer la sécurité de tout le monde », a déclaré le président à l’AFP.Des photos transmises par la direction de l’université montrent des murs tagués, des faux-plafonds, plusieurs portes, une cloison et un distributeur automatique cassés, des dégâts qui engendreront « au moins un million d’euros » de travaux selon Lamri Adoui.
Un collectif sans représentants mais sous influence extérieure
Selon Kyllian Amiard, étudiant en histoire de 18 ans : « On avait envoyé un mail en expliquant qu’on libérerait les lieux le 2 mai : mobiliser une force armée pendant les vacances était inutile et disproportionné, le président a choisi de clore le dialogue ». « C’est un collectif qui n’a pas de représentants, on les a réunis plusieurs fois pour discuter avec eux », a expliqué M. Adoui, « les trois premières semaines on a réussi à se parler, par la suite ils étaient scotchés par des éléments extérieurs, de plus en plus sectaires ».
Réunis pour lutter contre la loi retraite, les occupants ont par la suite élargi leurs revendications : « la précarité étudiante, le désamiantage de la fac, l’accès handicapé », a dit Jeanne, avec un mode de fonctionnement « autogéré, sans leader ni représentant, où chacun peut s’exprimer ».
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