Selon des documents du gouvernement qui ont fait l’objet d’une fuite et ont ensuite été récupérés par Epoch Times, plusieurs universités de la province du Heilongjiang, dans le nord de la Chine, surveillent de très près les progrès que font leurs étudiants pour respecter l’idéologie politique de Xi Jinping.
Selon un observateur, l’objectif poursuivi par le Parti communiste chinois (PCC), qui consiste à endoctriner les étudiants de tout le pays, relève d’un « lavage de cerveau ».
La « pensée Xi Jinping », surnommée « le socialisme aux caractéristiques chinoises de la nouvelle ère », consiste en 14 lignes directrices que les Chinois sont censés suivre. Il est question notamment de défendre les principes du marxisme et du communisme et de veiller à ce que le PCC préside à tous les aspects du travail et de la vie.
« Ces documents révèlent la peur du PCC à l’égard des étudiants chinois », déclare le commentateur chinois Li Linyi pour Epoch Times. « [Le PCC] a manifestement peur que la campagne [pro-démocratie] des étudiants du 4 juin ne refasse surface. »
« C’est pourquoi le régime introduit la pensée Xi dans les universités chinoises, pour tenter de renforcer son travail idéologique et politique sur les étudiants – le lavage de cerveau des étudiants », poursuit M. Li.
En 1989, des étudiants chinois ont manifesté pacifiquement sur la place Tiananmen, pour réclamer la démocratie et la fin de la corruption du gouvernement. Le 4 juin, des chars et des soldats ont envahi la place et chargé les manifestants. Bien que les estimations du nombre de morts soient contradictoires, un rapport diplomatique britannique confidentiel, citant une source provenant du PCC, affirme qu’au moins 10 000 personnes ont été tuées.
Selon des documents du gouvernement obtenus par Epoch Times auprès d’une source fiable, les universités de la province du Heilongjiang emploient plusieurs méthodes pour s’assurer que les étudiants assimilent la « pensée Xi Jinping ».
Selon le document intitulé « 2019 Key Tasks » (Tâches clés pour 2019), les autorités provinciales veulent intensifier la surveillance de l’endoctrinement politique dans les universités avec une cyber-équipe pour suivre et contrôler les informations qui circulent parmi les étudiants et le personnel.
Le collège professionnel de la ville de Harbin a mis en œuvre ces « tâches clés » depuis 2020, et prévoit de continuer en 2022. L’une de ces « tâches clés », appelée « Programme des jeunes marxistes » , consiste à créer de « futurs talents de réserve ». Concrètement, il est question d’endoctriner au moins 10 % des étudiants de première et deuxième année avec l’idéologie marxiste.
Les universités emploient également des tuteurs pour enseigner et faire appliquer la « pensée Xi Jinping ». Ils sont également membres du personnel à temps plein des établissements d’enseignement supérieur en Chine. Les tuteurs communiquent quotidiennement avec les étudiants et suivent leurs progrès dans l’acceptation des enseignements.
Selon les documents, l’université de commerce de Harbin et l’université de médecine de Qiqihar exigent de leurs tuteurs qu’ils « surveillent étroitement les activités quotidiennes des étudiants ». Étant les « seuls responsables de l’éducation idéologique et politique au quotidien et de la gestion des étudiants de leurs quartiers », ils sont tenus de « mettre en œuvre la pensée de Xi de manière approfondie ».
L’université de médecine de Qiqihar exige également que ses tuteurs aient une « conversation à cœur ouvert » avec les étudiants au moins une fois par semaine dans leurs dortoirs. Certains tuteurs surveillent les dortoirs 24 heures sur 24 afin de garantir un endoctrinement politique « continu » des étudiants, selon les documents.
Le collège d’éducation préscolaire de Heilongjiang a déclaré dans son rapport annuel de synthèse 2020 sur les cours idéologiques et politiques, qu’il avait mis en place un « dispositif individuel » permettant aux enseignants chevronnés de former les nouveaux instructeurs.
L’université de Harbin a réalisé une enquête de longue durée en 2017 sur l’état de la pensée idéologique et politique des instructeurs et des étudiants. Il s’agissait d’analyser certains enjeux sociaux, notamment ce qui les influencent, leurs opinions politiques les plus courantes, et leurs observations sur le PCC.
Daniel Holl a contribué à la rédaction de cet article.
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