L’équipe de nuit des urgences de l’hôpital Lariboisière à Paris s’est mise en arrêt maladie et ne s’est pas présentée dans la nuit de lundi à mardi, une modalité d’action qualifiée de « dévoiement » par la ministre de la Santé Agnès Buzyn.
Selon l’urgentiste et délégué CGT Christophe Prudhomme, interrogé par l’AFP, « une vingtaine de personnels des urgences » n’ont pas pris leur service à Lariboisière au cours de la nuit.
Contactée par l’AFP, l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) n’avait pas réagi mardi en milieu de matinée.
« Ce qui s’est passé aux urgences de Lariboisière est assez inédit, en général les soignants en grève viennent soigner avec un brassard pour assurer la continuité des soins, là ils se sont mis en arrêt maladie, c’est dévoyer ce qu’est un arrêt maladie », a commenté Agnès Buzyn sur France Inter mardi matin.
« Je pense que ce n’est pas bien, ça entraîne une surcharge de travail pour les autres. Nous l’avons vu à Lons-le-Saunier, ce sont les ambulanciers, ce sont les pompiers, ce sont les médecins libéraux qui ont pris en charge tous les patients. En faisant cela on accroit la fatigue des autres », a-t-elle poursuivi.
« Une cinquantaine » de services d’urgences, selon la ministre, sont actuellement touchés par un mouvement de grève pour l’arrêt des fermetures de lits, une hausse des rémunérations de 300 euros net et une augmentation des effectifs. Une journée nationale d’action est prévue jeudi à l’appel du collectif Inter-Urgences et de plusieurs syndicats.
Pour Christophe Prudhomme, la modalité d’action de Lariboisière a déjà été utilisée par les grévistes des urgences de Lons-le-Saunier et de Châlon-sur-Saône. « Quand on est dans des métiers où on est assigné pour assurer la continuité du service public, c’est parfois le seul moyen de se faire entendre », a-t-il indiqué. « On a pas lancé de mot d’ordre, ce sont des modalités d’action qui sont à la disposition des personnels », a-t-il précisé, évoquant des soignants « épuisés ».
« La ministre ne peut pas rester les bras croisés, elle a une responsabilité morale, il faut qu’elle accepte de négocier », a ajouté le syndicaliste.
Agnès Buzyn a reconnu qu’il y avait « une très grosse fatigue des personnels aux urgences ».
« Je cherche des solutions, je travaille avec les urgentistes (…), je les reçois régulièrement et je les verrai encore dans une quinzaine de jours pour préparer l’été », a-t-elle assuré, disant comprendre « l’impatience » des soignants concernés.
Epochtimes.fr avec AFP
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