La présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, a déclaré dans une interview accordée à Euronews ce dimanche qu’au fil du temps l’Ukraine « appartenait » déjà à l’Union européenne et que l’UE souhaitait ce pays comme membre.
Mme Von der Leyen a fait cette déclaration peu après que Bruxelles a annoncé sa volonté de fournir quelque 500 millions d’euros d’armes létales, ainsi que du carburant, des équipements de protection et des fournitures médicales, d’interdire les médias soutenus par la Russie dans l’UE et de fermer son espace aérien à tout avion russe.
« Il existe une forte solidarité avec l’Ukraine. Ils partagent nos valeurs, ils défendent nos principes. Ils veulent avoir une démocratie pacifique et la Russie s’y attaque », a déclaré Mme Von der Leyen à la chaîne française.
« Nous avons un processus avec l’Ukraine, par exemple, qui consiste à intégrer le marché ukrainien dans le marché unique. Nous avons une coopération très étroite sur le réseau énergétique (…) »
« Autant de sujets sur lesquels nous travaillons en étroite collaboration et ce, au fil du temps, ils font partie de nous. Ils sont des nôtres et nous voulons qu’ils nous rejoignent. »
Tard dans la nuit de dimanche à lundi, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a déclaré sur Twitter qu’il avait eu un entretien téléphonique avec Mme Von der Leyen au cours duquel ils ont évoqué « des décisions concrètes sur le renforcement des capacités de défense de l’Ukraine, l’assistance macro‑financière et l’adhésion de l’Ukraine à l’UE. »
L’agence de presse Interfax‑Ukraine, basée à Kiev, a rapporté samedi que M. Zelensky a fait pression sur l’UE, ainsi que sur l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), pour obtenir un calendrier ferme concernant la perspective d’adhésion de l’Ukraine.
« Il y a huit ans, les Ukrainiens ont fait leur choix, beaucoup ont donné leur vie pour cela. Est‑il vraiment possible que, huit ans après, l’Ukraine appelle constamment à la reconnaissance de la perspective européenne ? » a déclaré M. Zelensky.
« Depuis 2014, la Fédération de Russie ne cesse de vouloir nous convaincre que nous avons choisi la mauvaise voie, et que personne ne nous attend en Europe. L’Europe ne devrait‑elle pas constamment dire et justifier par des actes que ce n’est pas vrai ? N’est‑ce pas l’UE qui devrait dire aujourd’hui : nos citoyens sont favorables à l’entrée de l’Ukraine dans l’Union ? Pourquoi évitons‑nous cette question ? L’Ukraine ne mérite‑t‑elle pas des réponses directes et sincères ? »
« Cela vaut également pour l’OTAN. On nous dit que la porte est ouverte. Mais pour l’instant, aucun étranger n’est autorisé à entrer », a ajouté le président ukrainien.
Les commentaires de la présidente de l’UE, Mme Von der Leyen, ne manqueront pas de provoquer la colère du président russe Vladimir Poutine. Selon lui, la Russie a des revendications historiques sur l’Ukraine, pays d’Europe orientale, et celles‑ci justifient, partiellement, l’invasion de l’ancienne nation soviétique.
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