Novak Djokovic a réussi là où même Steffi Graf et Serena Williams ont échoué : le Serbe a remporté dimanche à 36 ans son quatrième US Open et ainsi égalé le record absolu de titres du Grand Chelem établi en 1973 par Margaret Court.
Graf s’est arrêtée à 22, comme Rafael Nadal, et Serena à 23. « Gagner Wimbledon était mon seul objectif quand j’étais enfant. Je n’aurais jamais imaginé être ici et parler de mon 24e titre du Grand Chelem », a déclaré le champion au milieu du plus grand stade de tennis du monde, le court Arthur-Ashe de Flushing Meadows. « Ces deux dernières années, j’ai commencé à y croire et je me suis dit ‘pourquoi ne pas essayer ?’ », a-t-il ajouté, après sa victoire face au Russe Daniil Medvedev (3e mondial) 6-3, 7-6 (7/5), 6-3.
Novak Djokovic était devenu le joueur le plus titré en Grands Chelems chez les hommes lorsqu’il avait remporté son 23e titre à Roland-Garros en juin, dépassant ainsi Nadal. À 36 ans, il redeviendra n°1 mondial lundi et entamera une 390e semaine record à cette place.
S’il avait tout était prévu, vestes de survêtement floquées du numéro 24 pour lui et tous les membres de son box, t-shirt hommage à Kobe Bryant – le champion NBA décédé en 2020 dans un accident d’hélicoptère – avec lequel il était certain de faire un tabac auprès du public américain, il restait quand même à battre Medvedev. Celui-là même qui avait privé Djokovic en 2021 d’un des plus grands exploits sportifs : il l’avait battu en finale de l’US Open où le Serbe n’était plus qu’à trois sets de réussir le Grand Chelem calendaire, après avoir remporté les trois premiers Majeurs de la saison.
Un combat au plus haut niveau
Et si le Djoker avait été écrasé par le poids de l’histoire il y a deux ans, n’opposant qu’une faible résistance au Russe, dimanche les deux hommes se sont livrés un combat au plus haut niveau et sans pitié. Au point que tous deux se sont retrouvés plus ou moins volontairement à terre durant le match, allongés sur le dos à chercher leur souffle.
On a aussi vu Djokovic s’appuyer à plusieurs reprises sur ses genoux pour respirer un peu. Et au changement de côté après un terrible deuxième set, Djokovic est sorti pour sa pause toilette habituelle et Medvedev a pris un temps mort médical pour se faire masser l’épaule gauche sur le court.
« Mais qu’est-ce que tu fais toujours là ? »
À la reprise, l’aîné a semblé vouloir tenter le tout pour le tout, pour éviter de se laisser embringuer dans des sets supplémentaires. Alors, avec l’humour qui le caractérise, au moment de recevoir le trophée du finaliste, Medvedev s’est tourné vers son vainqueur du jour et lui a demandé : « Mais qu’est-ce que tu fais toujours là ? », en allusion à son âge. « J’ai vingt titres à mon palmarès et j’estime faire une bonne carrière. Toi, tu as 24 titres du Grand Chelem… woahhh », a-t-il ajouté.
Il pourra toujours se reprocher – s’il ne le fait pas, son coach Gilles Cervara le fera pour lui – d’avoir été aussi têtu dans sa position de retour de service si loin de la ligne de fond. Résultat, il a permis à Djokovic de faire des services-volées, qui ne sont pas sa spécialité mais qui lui ont rapporté avec un effort réduit vingt points, soit l’équivalent de cinq jeux !
Avec ce quatrième US Open, Djokovic est devenu le premier joueur à remporter quatre fois trois des quatre Majeurs d’une saison (2011, 2015, 2021 et 2023). Il a embrassé sa fille au bord du court puis est monté dans les tribunes où il est tombé dans les bras de l’acteur Matthew McConaughey qui était dans son box, puis de ses parents, son fils et son épouse. Puis il est redescendu sur le court et a enfilé un t-shirt avec le slogan « Mamba for ever » autour d’une photo le montrant à côté de l’ancien joueur NBA.
« J’ai pensé faire ce t-shirt il y a sept jours, au cas où je gagnerais. Kobe était un ami proche. Il a été là pour moi quand je n’allais pas bien. Le 24 est le numéro qu’il portait lorsqu’il est devenu une légende de la NBA et des Lakers. Alors je me suis dit que ça irait bien aujourd’hui », s’est expliqué Djokovic. Lui aussi est désormais une légende.
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