Selon Deborah Collins-Perrica, infirmière clinicienne spécialisée en psychiatrie à Hartford (Connecticut), si vous essayez la méditation et constatez qu’elle ne vous convient pas, il se peut que vous ayez pratiqué un exercice de relaxation plutôt qu’une véritable méditation traditionnelle.
La méditation traditionnelle a des exigences sur le plan mental, corporel et spirituel.
La méditation traditionnelle est la vraie méditation
« La méditation ne consiste pas simplement à s’asseoir et à se détendre », a affirmé Mme Collins-Perrica à Epoch Times. « Les vraies méditations traditionnelles ont toujours reposé sur les religions, qui leur donnaient une dimension morale ».
Par exemple, la plupart des méditations traditionnelles dans la tradition bouddhiste exigent que l’on suive les principes suivants : être une bonne personne, renoncer à ses désirs et à ses aspirations, et avoir un esprit plus ouvert et plus libre.
« Si votre esprit est rempli de colère et de ressentiment, si vous vous battez et vous disputez tout le temps, si vous êtes en compétition avec les autres pour des raisons égoïstes, vous ne passerez pas une bonne nuit de sommeil. Vous ne pourrez pas avoir de bonnes relations. Vous ne pourrez pas non plus avoir un corps sain », a ajouté Mme Collins-Perrica, qui a plus de 15 ans d’expérience dans le traitement des maladies mentales.
Actuellement, de nombreuses formes de méditation sont enseignées et pratiquées : méditation en pleine conscience, méditation ciblée, méditation transcendantale, méditation de l’amour, etc. Bien que nombre d’entre elles comportent une dimension spirituelle, il ne s’agit pas nécessairement de méditation traditionnelle.
La méditation traditionnelle est le plus souvent transmise dans le cadre d’une tradition spirituelle ou religieuse et enseignée par un maître ou un professeur, reconnu dans une école de pratique légitime. Elle consiste simplement à s’asseoir dans la position du lotus, l’esprit libre de toute intention. Elle est formalisée et structurée, comme l’a expliqué Mme Collins-Perrica.
Certaines écoles de méditation traditionnelle donnent des indications en utilisant des mantras ; d’autres privilégient le mouvement, comme le Tai Chi, et d’autres encore le positionnement du corps, comme le yoga. Certaines formes visuelles de méditation consistent à concentrer son intention sur une image.
« Il existe de nombreuses formes de méditation non orthodoxes dans le monde d’aujourd’hui, qui se définissent vaguement comme des façons de penser, de méditer, de contempler ou de réfléchir intensément afin d’aider les gens à se détendre et à améliorer leurs capacités de concentration », a-t-elle ajouté. Ces enseignements ressemblent beaucoup plus à des techniques de relaxation en pleine conscience qu’à une méditation traditionnelle.
La pleine conscience est une technique populaire utilisée aujourd’hui dans les soins psychiatriques. Elle demande aux personnes qui la pratiquent de se concentrer sur ce qui se passe dans le moment présent avec attention, ouverture et acceptation, pour atteindre la paix de l’esprit en adoptant une attitude dénuée d’esprit critique. La pleine conscience est considérée comme un type de méditation.
Lorsque vous vous allongez sur le sol, que vous faites le vide dans votre esprit et que vous comptez vos respirations, il ne s’agit pas de méditation, a souligné Mme Collins-Perrica. « C’est un exercice de respiration. C’est un exercice de relaxation. »
La méditation traditionnelle améliore la santé
Mme Collins-Perrica reconnaît les bienfaits qui découlent de la méditation en pleine conscience et des autres pratiques de méditation. Mais la méditation traditionnelle peut aider les gens lorsque ces méthodes ne fonctionnent pas.
L’un de ses patients, pilote de combat dans l’armée de l’air américaine, a été exposé à des produits chimiques pendant la guerre. Quelques années plus tard, on lui a diagnostiqué une sclérose en plaques (SEP).
« Le diagnostic était indiscutable. Tous les tests se sont révélés positifs », a précisé Mme Collins-Perrica. Le patient a consulté de nombreux neurologues qui lui ont tous affirmé que la maladie évoluait. Ils lui ont assuré que son état allait s’aggraver et qu’il finirait par être complètement paralysé et cloué au lit.
La sclérose en plaques est une maladie qui affecte le système nerveux central. Elle provoque des symptômes imprévisibles tels que des engourdissements, des picotements, des changements d’humeur, des troubles de la mémoire, des douleurs et parfois même la cécité ou la paralysie.
Ce patient désemparé rendait visite à Mme Collins-Perrica environ deux fois par mois au ministère de la Défense, où elle a travaillé pendant de nombreuses années.
« Nos entretiens ont commencé à s’orienter vers des sujets existentiels parce qu’il se trouvait confronté à une disparition et à une mort imminentes », a expliqué Mme Collins-Perrica. Elle l’a donc initié à la méditation et à une forme ancienne de Qigong chinois.
La méthode qu’elle a introduite est le Falun Gong ou Falun Dafa, une pratique spirituelle enracinée dans la tradition bouddhiste. Outre la méditation, cette pratique incite les personnes qui y ont recours à se conformer à trois principes : la vérité, la compassion et la tolérance.
Une étude d’observation réalisée en 2016 a révélé que de nombreux pratiquants de Falun Gong avaient recouvré la santé après avoir été atteints d’une maladie en phase terminale. Une autre étude a montré que les pratiquants de Falun Gong jouissaient d’une meilleure immunité que les non-pratiquants.
Son patient s’est d’abord montré sceptique, mais il s’est rendu compte que la pratique était différente des techniques de relaxation qu’il avait apprises auparavant. Le Falun Gong propose une méditation et des exercices physiques tout en douceur.
Il a consulté le site web et a commencé à pratiquer les exercices physiques tous les jours. Peu à peu, il est resté assis plus longtemps pour pratiquer la méditation. Par la suite, il a réussi à mettre une jambe au-dessus de l’autre, puis s’asseoir en position du lotus.
Un an plus tard, il est retourné voir le spécialiste de la sclérose en plaques, qui s’est montré déconcerté par son état de santé, qui devait normalement se détériorer. La situation s’était améliorée, a indiqué Mme Collins-Perrica.
Cela remonte à environ quatre ou cinq ans. Aujourd’hui, il travaille à temps plein. « Il est très heureux, Il déborde d’énergie. Et il est en parfaite santé », a-t-elle poursuivi.
Développer sa force intérieure par l’autodiscipline
Les méthodes de méditation traditionnelles imposent des exigences en matière de posture — la plupart recommandent de s’asseoir en posture du lotus — contrairement à de nombreuses pratiques modernes qui vous invitent à vous installer confortablement, souvent en marchant ou en vous allongeant.
La posture du lotus est largement répandue dans les traditions bouddhistes et taoïstes, ainsi que dans certaines traditions religieuses de l’Inde ancienne, comme le yoga. La posture du lotus exige de s’asseoir les jambes croisées, chaque pied doit être placé sur la cuisse opposée.
« Dans la tradition bouddhiste, vous verrez toujours le Bouddha assis en posture du lotus, le dos bien droit, la tête et la nuque bien droites, les yeux fermés et la bouche close. Ce sont des traditions anciennes qui existent depuis des milliers d’années », a fait savoir Mme Collins-Perrica.
S’asseoir en posture du lotus pendant une période prolongée peut s’avérer très inconfortable. Elle exige une bonne dose de souplesse des hanches, des genoux et des chevilles. Au début, la plupart des gens ne peuvent pas y arriver. Les débutants ne doivent pas forcer lors de l’apprentissage, au risque de se faire mal.
Mme Collins-Perrica propose une approche progressive et encourage les gens à s’asseoir aussi longtemps qu’ils le peuvent. « Plus vous restez assis longtemps, plus votre volonté se renforce et plus votre esprit s’apaise. »
Une étude comparative réalisée en 2017 a montré que les pratiquants de yoga qui se mettent en posture du lotus (Padmasana en sanskrit) voient leur niveau d’énergie subtile augmenter à travers tous les méridiens d’acupuncture, tandis que ceux qui s’assoient sur une chaise voient leur niveau d’énergie subtile diminuer systématiquement. Il est intéressant de noter que l’effet positif sur les énergies subtiles du corps ne pouvait être observé qu’après avoir adopté la posture du lotus pendant plus de 20 minutes.
« Les jambes vous font mal et votre esprit s’égare. Vous devez faire un effort et rester concentré. C’est en restant concentré, en supportant cet inconfort, que votre volonté se renforce et que votre esprit peut surmonter n’importe quoi », a poursuivi Mme Collins-Perrica.
Pour surmonter les difficultés de la vie ou lutter contre une maladie grave, il faut faire preuve d’une grande volonté.
Lorsque vous pouvez rester assis en méditation pendant une longue période, « votre volonté est comme une montagne. Elle est majestueuse », a-t-elle assuré.
Avec une telle volonté, la vraie méditation peut vous aider à « surmonter toutes les choses négatives, les douleurs, le désarroi, les mauvais sentiments et les mauvaises pensées. »
L’esprit, le corps et l’âme réunis
La méditation traditionnelle peut être extrêmement bénéfique. Cependant, Collins-Perrica a expliqué que pour avoir une vie plus saine et authentique, la méditation n’est pas la première étape, mais plutôt une option que la plupart des gens trouvent utile.
« Dans ma pratique, je commence par évaluer le patient en tenant compte à la fois de son esprit, de son corps et de son âme. Il n’est donc pas seulement question de méditation. »
En général, les gens viennent consulter des professionnels de la psychiatrie pour toutes sortes de problèmes : problèmes relationnels, problèmes d’addiction, gestion de la mort ou de pertes de toutes sortes, ou encore suicides.
« Si vous avez un problème avec quelqu’un, si vous vous disputez, si quelqu’un est en colère contre vous ou si vous êtes en colère contre lui, vous devez vraiment regarder en vous et vous poser la question suivante : ‘Qu’ai-je fait pour causer ce problème ?’ Dans la plupart des cas, vous découvrirez que vous avez fait quelque chose qui a entraîné cette situation ».
Regarder à l’intérieur de soi est un principe du Falun Dafa, qui fait partie des points abordés quotidiennement par Mme Collins-Perrica avec ses patients, qui y trouvent une aide précieuse.
« Il s’agit de savoir ce qui se passe dans notre mental, dans notre corps. Que se passe-t-il dans votre corps ? Pouvez-vous regarder à l’intérieur ? Comment pouvez-vous apprendre à regarder à l’intérieur de vous ? Lorsque vous le ferez, vous découvrirez naturellement que vous désirez ardemment répondre à ces critères : être vraiment bienveillant, être vraiment authentique, être vraiment tolérant, se concentrer de cette manière, défendre ces principes. »
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