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Vacances de Noël: routes en rouge, trains complets vers les stations de ski

décembre 22, 2023 10:00, Last Updated: décembre 22, 2023 10:19
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Il y aura du monde vendredi et samedi vers les routes des Alpes, au début du weekend de Noël, avec une offre de trains vers les pistes de ski jugée insuffisante par les maires de stations soucieux d’empreinte carbone.

« Les Français n’ont pas le choix ou presque que de prendre la voiture : le manque de trains pour rejoindre les stations est criant », regrette le président de l’association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM) et maire de La Plagne (Savoie) Jean-Luc Boch.

Cette année les tendances de réservation, stimulées par le bon enneigement, sont en hausse de 2 à 3% par rapport à 2022, selon l’ANMSM. Et Bison Futé voit rouge dans le sens des départs dès vendredi après-midi au départ de Paris et de Lyon.

Quelques neuf millions de Français rejoignent chaque année les Alpes françaises pour skier, mais seulement 0,5% d’entre eux y vont en train, selon les chiffres de la Compagnie des Alpes, propriétaire de dix domaines skiables. S’ajoutent « près d’un demi-million de skieurs belges, plus d’un demi-million de skieurs néerlandais et plus d’un million de skieurs anglais », moins de 4% d’entre eux voyageant en train.

Sur les 158 stations de ski des Alpes françaises, moins d’une dizaine sont accessibles en train, avec en accès direct Chamonix (Haute-Savoie), Les Arcs (Savoie), Briançon (Hautes-Alpes) et Saint-Gervais (Haute-Savoie), les autres impliquant un changement de train puis un accès en bus, selon les informations obtenues auprès de la SNCF.

S’ajoutent cette année des complications en vallée de Maurienne (Savoie), où la voie ferrée reliant la France et l’Italie est coupée depuis le mois d’août par un glissement de terrain, palliée par des navettes de substitution. Ce qui complique l’accès des stations comme Valfréjus et Valloire.

Une « pénurie de trains » pénalisante

« Déjà que la situation n’est guère idéale pour pousser nos clients vers le TGV, ces conditions n’ont rien arrangé : nous n’avions pas de trains du tout pour le début de la saison », regrette Jean-Yves Pachod, maire de Courchevel (Savoie) et vice-président de l’ANMSN.

Plus globalement, l’ANSM dénonce une « pénurie de trains » pénalisante. Les trains proposés à la vente début octobre ont tous été pris d’assaut : « Impossible de trouver un train en dernière minute pour aller skier », assure M. Boch. « Je n’ai pas réussi à trouver de trains il y a un mois, c’est un peu par défaut qu’on prendra la voiture », confirme Florence Omony, une Parisienne qui prendra samedi la route des Arcs en famille avec ses trois enfants.

Le problème n’est pas nouveau, « la demande de voyages en train est toujours supérieure l’hiver » et « la SNCF parle même d’une « pointe neige », encore plus importante en février, rappelle Arnaud Aymé, spécialiste transports au cabinet de conseil Sia Partners.

« Il faut encore faire beaucoup plus »

Élus et professionnels du secteur affirment avoir sollicité les pouvoirs publics et la SNCF pour augmenter le nombre de rames en circulation. Pour sa part, la SNCF assure que sur les weekends des vacances l’hiver, « le parc TGV est entièrement mobilisé »,  avec « le maximum de trains disponibles » mis à disposition « en utilisant l’intégralité de la capacité de la ligne » (tous transporteurs confondus).

Si les maires souhaitent un développement massif des infrastructures ferroviaires, c’est aussi et surtout pour décarboner les vacances au ski. « Près de 75% de l’empreinte carbone d’un séjour en station provient du transport des vacanciers. Faire évoluer la façon de s’y rendre, c’est faire baisser l’empreinte carbone des vacances au ski », explique Arnaud Aymé.

Certaines initiatives voient le jour : la Compagnie des Alpes a lancé en novembre un appel à candidature européen pour ouvrir des liaisons ferroviaires vers les Alpes depuis Londres, Paris, Bruxelles et Amsterdam, à partir de l’hiver prochain. Le retour du train de nuit, notamment sur la ligne Paris-Briançon est aussi salué, mais « il faut encore faire beaucoup plus » pour opérer un changement profond, selon le maire de Courchevel.

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