Audrey Hepburn est l’une des actrices les plus connues de l’âge d’or d’Hollywood. Même les personnes qui ne sont pas des amoureux de cinéma classique sont sûres de reconnaître des photos d’elle dans ses tenues au style intemporel. Mais Audrey Hepburn était bien plus qu’un joli visage et un mannequin. Elle était une excellente actrice et plusieurs de ses films sont des chefs-d’œuvre qui méritent d’être reconnus pour leur qualité artistique et leurs valeurs inspirantes.
Le moment de sagesse cinématographique d’aujourd’hui est tiré de Vacances romaines (Roman Holiday) (1953). Une scène importante se déroule 100 minutes après le début de ce film de 118 minutes. Dans cette scène, une jeune princesse (Audrey Hepburn) fait en sorte que ses aides royales autoritaires la respectent en tant que jeune souveraine.
La princesse Ann (Audrey Hepburn) d’un pays européen sans nom est en tournée de bienfaisance. Lors d’une visite à Rome, elle s’effondre sous l’effet de la pression exercée par ses interminables devoirs royaux. Elle pleure hystériquement tandis qu’un médecin lui administre un sédatif et elle s’évanouit rapidement. Lorsqu’Ann se réveille, elle est seule. Elle enfile sa tenue la plus simple et se faufile hors de l’ambassade pour explorer les lieux. Le sédatif faisant son effet, elle s’endort sur un muret de la ville. Le journaliste américain Joe Bradley (Gregory Peck) la trouve là. Elle est trop somnolente pour lui dire où elle habite et c’est à contrecœur qu’il l’emmène dans son appartement.
Joe apprend que la princesse qu’il devait interviewer lors d’une conférence de presse est tombée malade. Lorsqu’il découvre à quel point elle ressemble à la mystérieuse demoiselle qu’il a secourue la nuit précédente, il comprend qu’il tient un énorme scoop. Il appelle son ami photographe, Irving (Eddie Albert), pour qu’il prenne des photos de sa nouvelle amie.
Joe finit par passer toute la journée avec Ann, prétendant qu’il ne sait pas qu’elle est de la famille royale, tout en dissimulant qu’il est journaliste. Son plan fonctionne parfaitement, à une exception près : il n’avait pas prévu de tomber amoureux d’elle.
La scène
Ann et Joe passent une merveilleuse journée à Rome ensemble, mais Ann retourne ensuite à l’ambassade. Dans sa chambre, elle fait face à l’ambassadeur (Harcourt Williams), au général Provno (Tullio Carminati) et à la comtesse Vereberg (Margaret Rawlings), sa dame de compagnie qui lui sert d’infirmière. Comme l’ambassadeur n’a vu Ann qu’au moment où elle s’est évanouie, il pense qu’elle était en train de reprendre conscience. Il a du mal à croire qu’elle soit restée inconsciente pendant 24 heures, mais elle n’est pas prête à s’exprimer. Essayant tant bien que mal de cacher sa frustration, l’ambassadeur s’exclame : « Votre Altesse Royale, 24 heures ! Elles ne peuvent pas toutes être un trou de mémoire. » Ann répond calmement : « Elles ne le sont pas. » « Quelle explication dois-je donner à Leurs Majestés ? » demande l’ambassadeur. Ann n’explique pas son aventure. Elle répond tout simplement : « J’étais indisposée. Je vais mieux. »
Poliment insistant, l’ambassadeur poursuit : « Madame, vous devez comprendre que j’ai mon devoir à accomplir, tout comme Votre Altesse Royale a le sien. » L’interrompant presque, Ann dit : « Votre Excellence, j’espère que vous ne trouverez pas nécessaire d’utiliser à nouveau ce mot. Si je n’étais pas parfaitement consciente de mon devoir envers ma famille et mon pays, je ne serais pas revenue ce soir… ni même jamais. » Stupéfaits par sa déclaration et sa nouvelle position royale, les trois assistants se retirent comme on le leur demande.
C’est le moment où Ann prend sa position en tant qu’être humain souverain et royal. Toute sa vie, on lui a dit ce qu’elle devait faire, où elle devait aller et avec qui elle devait s’associer. Non seulement chaque minute de sa vie est rythmée par des banquets, des cérémonies d’inauguration, des défilés et des festivals, mais elle ne peut même pas décider comment réagir dans ces contextes.
Lorsque la comtesse Vereberg lui lit le programme du lendemain, elle lui indique les honneurs et les cadeaux qu’Ann doit accepter. Le médecin, qui lui a administré le sédatif, lui conseille de passer du temps à faire ce qu’elle a envie de faire. Ce conseil, peut-être combiné au sédatif, donne à Ann le courage de s’enfuir et de s’amuser.
Lorsqu’Ann revient de son aventure, elle n’est plus la même que celle qui s’est laissée intimider pendant des années et qui a été traitée comme une enfant. Après s’être débrouillée seule, ne serait-ce qu’une journée, elle sait comment prendre sa vie en main. Ann comprend aussi son devoir et elle a l’intention de l’accomplir.
C’est à elle de choisir, et non à l’ambassadeur, au général ou à la comtesse. Audrey Hepburn fait un travail exquis pour montrer aux spectateurs la résignation, la force et le déchirement qu’éprouve Ann. Bien qu’il s’agisse de son premier film américain, elle a remporté l’Oscar de la meilleure actrice cette année-là.
Devoir et responsabilité
Lorsqu’Ann quitte l’ambassade, elle ne sait pas où elle va ni ce qu’elle va faire. C’est là tout l’intérêt de l’aventure. Elle sait simplement qu’elle doit partir. Elle est submergée par les possibilités qui s’offrent à elle au fur et à mesure qu’elle explore Rome.
L’une de ces possibilités inattendues est de passer du temps avec un homme. Elle avoue qu’elle ne l’a jamais fait. Tomber amoureuse de l’Américain change toute la perspective d’Ann. Elle pourrait probablement s’enfuir en Amérique, épouser Joe, changer de nom et commencer une toute nouvelle vie. Elle pourrait ne jamais être retrouvée. Ann pense qu’elle pourrait s’en tirer.
Mais Ann sait que ce n’est pas la bonne chose à faire. Ses parents et tout son pays la pleureraient si elle disparaissait sans rien dire.
Aujourd’hui, les arts du divertissement nous encouragent si souvent à « suivre notre cœur », à « vivre notre vérité » et à « être nous-mêmes ». Vacances romaines nous rappelle que nous ne pouvons pas toujours faire ce que nous voulons. Ann a choisi de participer activement à sa propre vie et d’accepter les responsabilités qui lui incombaient. Il est souvent plus important et finalement plus gratifiant de servir les autres que de suivre ses propres caprices. Ann aime Joe et sa nouvelle liberté, mais elle a toujours su que son escapade ne serait rien de plus que des vacances romaines.
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