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Vaccins Covid-19: la troisième dose fait débat

juillet 16, 2021 22:45, Last Updated: juillet 16, 2021 22:56
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Jamais deux sans trois ? L’hypothèse qu’une troisième dose devienne nécessaire pour tous les gens vaccinés contre le Covid-19 fait débat, mais les autorités sanitaires jugent qu’il est trop tôt pour trancher, même si certains pays le font déjà pour certaines populations fragiles.

Le débat a pris corps quand l’alliance Pfizer/BioNTech a annoncé le 8 juillet vouloir bientôt demander l’autorisation pour une troisième dose aux Etats-Unis et en Europe.

Selon ces laboratoires, cela a pour but d’assurer une protection immunitaire renforcée aux personnes déjà vaccinées avec deux doses.

Six mois de haute protection par le vaccin

« Même si la protection contre les cas graves de la maladie reste haute durant six mois, un déclin dans son efficacité contre les cas symptomatiques au cours du temps et de l’émergence de variants est attendu », a fait valoir Pfizer/BioNTech, selon qui « une troisième dose pourrait être nécessaire entre 6 et 12 mois après » la deuxième.

Dans la foulée, des représentants de Pfizer ont plaidé leur cause auprès des responsables sanitaires américains.

Il s’agit de « se préparer à l’éventualité qu’on puisse avoir besoin d’un rappel », a commenté mardi sur CNBC le conseiller médical de la Maison Blanche, Anthony Fauci.

« Mais il ne faut pas traduire ça par ‘On aura besoin d’un rappel et tout le monde en aura un’. Nous n’avons toujours pas injecté les deux premières doses à suffisamment de gens », a tempéré cet expert respecté.

A ce stade, elles n’envisagent pas de recommander une troisième dose de vaccin pour l’ensemble de la population qui en a déjà eu deux.

« Il est trop tôt pour confirmer si et quand une dose de rappel pour les vaccins contre le Covid-19 sera nécessaire », ont souligné l’Agence européenne du médicament (EMA) et le Centre européen de contrôle et de prévention des maladies (ECDC) mercredi dans un communiqué.

Pas de consensus sur la durée de protection 

« Les campagnes vaccinales et les études en cours n’ont pas encore apporté assez de données sur la durée de protection apportée par les vaccins, d’autant qu’il faut prendre en compte la propagation des variants », selon ces deux instances, qui se disent toutefois prêtes à réagir si les connaissances évoluent.

Si aucun consensus ne se dégage pour l’ensemble de la population vaccinée, des pays ont déjà commencé à injecter une troisième dose à une certaine catégorie de personnes: celles dont le système immunitaire est affaibli, en raison par exemple d’une greffe d’organe, d’un cancer ou d’une insuffisance rénale.

Chez ces patients, la réponse immunitaire est moins bonne que chez les personnes en bonne santé, ce qui peut potentiellement nuire à l’efficacité de la vaccination puisque son but est de provoquer cette réponse.

Cette faiblesse immunitaire peut venir des problèmes de santé de ces patients, mais aussi des médicaments qu’ils prennent pour les résoudre. C’est par exemple le cas chez les transplantés, qui suivent des traitements destinés à abaisser les défenses immunitaires pour éviter le rejet de l’organe greffé.

Troisième dose pour les personnes immunodéficients

Après la France, qui le faisait déjà, Israël a commencé lundi à injecter une troisième dose à ce type de patients.

« Des données récentes ont montré que la réponse immunitaire anticorps suscitée après deux doses de vaccin était insuffisante chez les personnes sévèrement immunodéprimées », avait fait valoir en mai le Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale française.

Pour justifier sa décision, le ministère israélien de la Santé a invoqué « la hausse du nombre de cas ces dernières semaines et le risque élevé qu’elle pose pour les patients immunodéficients atteints de graves maladies ».

La France a toutefois franchi une étape supplémentaire: le président Emmanuel Macron a annoncé lundi qu’une « campagne de rappel » allait commencer « début septembre » pour les personnes vaccinées « en janvier et février ».

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