Début des chantiers avancés, ouvertures rallongées pour les parcs et piscines: le sud de la France s’adapte lundi pour faire face à une vague de chaleur qui devrait remonter mardi vers le Nord et les sites olympiques en Ile-de-France.
« Sur une très large moitié sud du pays, la chaleur va nettement s’intensifier », et la barre des 40 degrés pourrait être dépassée dans le midi toulousain, l’arrière-pays du Gard et de l’Hérault ou la Nouvelle-Aquitaine, selon Météo-France, qui a placé 39 départements en vigilance orange pour canicule à partir de lundi midi.
« Cette journée devrait être la plus chaude de l’épisode caniculaire » qui devrait être « de relativement courte durée mais particulièrement intense », ajoute l’institut météorologique.
Dans le quart Sud-Ouest, où la vigilance orange avait commencé dès dimanche pour 13 départements, il faisait déjà 25,2 degrés à Biscarrosse (Landes) et 24,4 degrés à la station de Bordeaux-Mérignac à 05h00, selon l’institut météorologique.
Sur le chantier estival de la ligne B du tramway de la métropole girondine, les équipes sont arrivées dès 06h00 lundi pour « maximiser le nombre d’heures » travaillées « à moindre température », selon Nicolas Prezelin, conducteur de travaux de 26 ans.
Vers 10h00, Ludo, ouvrier de chantier de 40 ans, se verse de l’eau sur le visage et sur la tête pour se rafraîchir. « On boit beaucoup d’eau aussi ». Son collègue José Araujo, 59 ans, « débauchera », lui, exceptionnellement à « midi » en raison de ces fortes chaleurs.
Des mesures de sécurité immédiate
Le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, a annoncé dimanche « des mesures de sécurité immédiate »: ouverture étendue des parcs et piscines publics, appels téléphoniques « plusieurs fois par jour » à 600 personnes âgées isolées et maraudes « plus fréquentes avec des distributions de gourdes pour permettre aux sans-abris de se désaltérer ».
« Pour les personnes fragiles, il faut beaucoup s’hydrater. Il faut évidemment éviter de sortir lorsque la période de la journée est la plus chaude », a rappelé sur BFMTV Frédéric Valletoux, ministre démissionnaire délégué chargé de la Santé, qui a également indiqué la mise en service lundi après-midi du numéro vert Canicule info service 0800 06 66 66.
Il a aussi appelé les sportifs à proscrire les « efforts physiques intenses ».
Aucune rencontre des tournois olympiques féminin et masculin de football, dont Bordeaux accueille des matches, n’est programmée lundi mais les épreuves de voile se poursuivent à Marseille, où la journée de dimanche a été marquée par une forte chaleur, humide et guère rafraîchie par un vent quasi absent.
Plan canicule
« Sur Paris et sa petite couronne », épicentre des épreuves olympiques, « les 35°C seront atteints mardi et la nuit de mardi à mercredi sera très chaude, avec des températures minimales autour de 22°C », précise Météo-France.
La Région a annoncé lundi l’activation du plan canicule en Ile-de-France, où « la qualité de l’air sera mauvaise » selon l’observatoire francilien Airparif.
Le plan régional prévoit notamment la distribution de plus de 2,5 millions de briquettes d’eau dans les transports en commun et « de près de 200.000 chapeaux, éventails ou gourdes » aux spectateurs des Jeux olympiques.
L’essentiel des tribunes temporaires ne sont pas ombragées et certaines épreuves organisées mardi après-midi seront particulièrement exposées à la chaleur (demi-finales de rugby à 7 femmes, éliminatoires de hockey-sur-gazon à Colombes, tours préliminaires de beach-volley et basket 3×3, qualifications en BMX freestyle).
Le village olympique, qui accueille plus de 10.000 athlètes, a été conçu sans climatisation, par souci écologique, mais sans rassurer toutes les délégations qui ont commandé près de 2.500 climatiseurs (sur un total de 7.000 chambres), avait indiqué début juillet le directeur adjoint du village Augustin Tran Van Chau.
« Les vagues de chaleur sont une manifestation emblématique de notre changement climatique, elles sont de plus en plus intenses, fréquentes, précoces et longues », avait souligné Matthieu Sorel, climatologue, lors d’un point de presse samedi de Météo-France sur ce premier épisode de l’année dans l’Hexagone.
En France, on observait avant 1989 « en moyenne une vague de chaleur tous les cinq ans », alors que « depuis 2000 elles se produisent à une fréquence annuelle ». Ces vagues de chaleur, a prévenu le spécialiste, « seront deux fois plus nombreuses d’ici 30 ans ».
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