En 2000, le Val de Loire s’est vu inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO au titre des « paysages culturels ». On y dénombre 350 espèces d’oiseaux, dont 50 sont protégées par les lois européennes et 70 espèces de mammifères, dont une dizaine sont menacées d’extinction. Malgré cette biodiversité exceptionnelle, les collectivités n’ont en général aucun moyen pour lutter contre les dépôts d’ordures sauvages qui envahissent les sites naturels préservés.
Depuis toujours, les mairies manquent de ressources face à ce problème récurrent. Les amendes – qui vont de 1 500 euros, avec confiscation éventuelle du véhicule pour les particuliers, jusqu’à 75 000 euros et deux ans de prison pour les entreprises – ne sont pas dissuasives, car les moyens de répression et de surveillance sont quasiment nuls. En effet, les communes ne peuvent pas mobiliser les gendarmes, de jour comme de nuit, pour garder en continu, pendant des semaines ou des mois, un site en pleine nature.
Pour y remédier, une « police verte » a été créée en 2019, à savoir l’OFB, l’Office français de la biodiversité. Mais, face à l’ampleur du phénomène, force est de constater que son champ d’action reste limité. Pour les agents de l’OFB sur le terrain, qu’il s’agisse d’entrepreneurs ou de particuliers, il est très difficile d’identifier les coupables, à moins qu’ils n’aient laissé des traces. Pire, ceux qui déchargent leurs ordures acquièrent très vite certaines habitudes et à peine leurs dépôts enlevés, aux frais de l’État, ils récidiveront au même endroit.
Quant aux propriétaires de terrains privés, ils sont souvent contraints d’abandonner le combat.
Citons également le Conservatoire d’espaces naturels qui initie des actions bénévoles de nettoyage et reçoit chaque année des aides de l’Union européenne. Malgré tous ces efforts et cette bonne volonté, tout cela reste insuffisant.
D’autant plus que le problème s’est amplifié durant la crise du Covid. De nombreux Français ont profité du confinement pour faire du tri ou des travaux chez eux sans prévoir que les déchetteries allaient être mises à l’arrêt. Et au gouvernement d’indiquer sur son site : « Si votre déchetterie est fermée, nous vous invitons à stocker vos encombrants chez vous en attendant sa réouverture. »
Les décharges sauvages ruinent la vue et ont de graves conséquences sur la flore et la faune. Des graines coincées dans différents types de déchets vont permettre l’apparition de plantes invasives en transformant l’écosystème. Les gros mammifères semi-aquatiques, les castors et les loutres, sont relativement épargnés, mais les petits mammifères terrestres, les serpents, les amphibiens, les insectes, se retrouvent régulièrement piégés dans des contenants ou aux prises avec de l’huile de vidange, de la laine de verre ou autre. En ce qui concerne les oiseaux, les dépôts d’ordures ne sont pas les plus problématiques. Il s’agit dans leur cas des poteaux électriques et des routes.
Mais tous ces déchets sont polluants et nuisent à la composition du sol. Certains, comme les plaques de fibrociment, contiennent de l’amiante et d’autres, comme les solvants, les peintures, les produits chimiques, sont classés « dangereux ». Quant aux déchets en plastique léger, sacs ou bouteilles, ils se dispersent au gré des vents avant de s’enfoncer dans la terre et transforment à long terme une zone forestière en dépotoir.
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