Partagée sur les réseaux sociaux dans la soirée du 19 novembre, la scène a été vue des centaines de milliers de fois par les internautes avant d’être signalée sur la plateforme Pharos et d’être retirée.
Entre le mardi 19 et le mercredi 20 novembre, deux courtes vidéos d’une commerçante ayant été prise à partie par une jeune fille dans sa boutique ont été visionnées plusieurs centaines de milliers de fois sur les réseaux sociaux.
« Il était 20h30, ce mardi, quand deux petites jeunes sont rentrées. Elles voulaient s’acheter deux canettes », a raconté l’épicière à l’origine de la vidéo dans Le Parisien.
« Et quand je leur ai dit que je n’aurais pas la monnaie, une des deux m’a insultée, frappée à la main et même essayé de tirer sur ma perruque », ajoute-t-elle. Effrayée, l’épicière prise à partie dégaine son téléphone « pour [se] défendre, faire des preuves et montrer comment les gens sont capables de nous agresser ».
C’est l’une des filles de la gérante de l’épicerie – située rue Louis Lenoir, à proximité de la gare RER de Villiers-sur-Marne – qui diffusera la scène en deux parties sur son compte Twitter mardi soir, appelant les internautes à l’aider à retrouver la jeune fille ayant agressé sa mère. « Je veux juste savoir qui elle est et qui sont ses parents », a-t-elle expliqué.
Dans la première partie de la vidéo, qui a depuis été retirée des réseaux sociaux, on entend la jeune fille accompagnée par une amie injurier plusieurs fois la commerçante.
Dans sa boutique d’abord, puis à l’extérieur, où elle hurle notamment : « Le Coran, je vais lui n***** sa mère ! »
Malgré les insultes et la véhémence dont la jeune fille fait preuve à son égard, la gérante parvient à garder son sang-froid et essaye de la raisonner tant bien que mal tout en la suivant dans la rue.
Je ne sais pas qui est cette fille mais svp retrouvez là moi. Je vie en Bretagne et ma mère à Villier sur Marne, cette scène vient tout juste de se passer dans SON magasin. Je veux juste savoir qui elle est et qui sont ses parents pic.twitter.com/hl6hNwe5Ql
— Sarah (@SaraahEly) November 19, 2019
« Je lui ai dit que je n’avais pas la monnaie et elle a commencé à m’insulter »
Elle finit par s’adresser à un passant et lui raconte la scène qui vient de se dérouler en désignant la jeune fille qui se dirige vers la gare avec son amie.
« C’est elle, celle qui est en noir. Pourquoi tu fuis ? Viens-ici », lance la commerçante. « Tu rentres dans mon magasin, tu viens m’agresser, c’est comme ça ? » ajoute-t-elle.
La jeune fille sera finalement rattrapée devant l’entrée de la gare par l’homme à qui la gérante de l’échoppe venait visiblement de s’adresser. Celui-ci la fera chuter avant de la gifler alors qu’elle se trouve au sol en lui disant de ne pas parler « comme ça ».
Un agent de sécurité finit par séparer les protagonistes. La commerçante rebrousse alors chemin en compagnie de l’homme qui vient de molester celle qui l’avait copieusement injuriée quelques minutes auparavant. Les deux jeunes filles partent dans le sens opposé et s’enfoncent dans la gare.
« Elle avait dix euros, je lui ai dit que je n’avais pas la monnaie et elle a commencé à m’insulter, à m’agresser », tempête ensuite la commerçante visiblement encore sous le choc.
« C’est pas possible ! Je l’ai filmée, tout ce qu’elle a fait. Elle vient m’agresser dans mon magasin alors que je n’ai rien fait. Je lui dis que je n’ai pas la monnaie et elle commence à dire n’importe quoi ! » poursuit-elle.
(Suite) merci au monsieur pour cette petite correction ! J’attends les coordonnées de cette petite!! pic.twitter.com/nbrML8UIwx
— Sarah (@SaraahEly) November 19, 2019
La jeune fille présente ses excuses
Sur Twitter, la fille de la gérante s’est félicitée de la « petite correction » administrée par un passant à la jeune fille ayant invectivé sa mère.
Un peu plus tard, elle a affirmé qu’elle détenait le « nom et l’adresse » de la jeune fille en question et qu’il lui manquait désormais « son numéro ».
« J’ai son nom et adresse, manque juste son numéro. Mes parents ont déposé une main courante. Mes sœurs ont les nerfs et moi encore plus parce que je suis en Bretagne. Sérieux, respectez les parents des autres comme vous aimeriez que l’on respecte les vôtres ! Enfin…pour les gens éduqués, hein. »
J’ai son nom et adresse, manque juste son numéro. Mes parents ont déposés une main courante. Mes sœurs ont les nerfs & moi encore + pck je suis en Bretagne. Srx Respectez les parents des autres comme vous aimeriez que l’on respect les votres!! Enfin…pour les gens éduqués hein https://t.co/i9BF9otTjf
— Sarah (@SaraahEly) November 19, 2019
Par la suite, un internaute relaiera une vidéo manifestement issue de la plateforme Snapchat dans laquelle la jeune fille – entourée de plusieurs amies qui l’appellent Sabrina et lui demandent de ne pas « aggraver [son] cas » – présente ses excuses à la commerçante qu’elle a agressée.
« Je m’excuse d’avoir mal parlé à la dame. Je ne manquerai plus de respect aux daronnes », déclare la jeune fille, encouragée par ses amies.
Y ont attrapé sa veste fort ? pic.twitter.com/2bRBceBziW
— meruem (@djibiDC) November 19, 2019
Largement diffusée sur les réseaux sociaux, la vidéo partagée par la fille de la commerçante agressée a suscité de nombreuses réactions de la part des internautes, certains n’hésitant pas à menacer ouvertement la dénommée Sabrina.
La police a d’ailleurs reçu plusieurs signalements sur la plateforme Pharos, qui permet aux internautes de dénoncer les cas de cyberharcèlement, et ce, « quel qu’en soit le motif ».
[VOS SIGNALEMENTS] Vous êtes nombreux à nous alerter sur une situation de #CyberHarcèlement. Les enquêteurs de la plateforme #Pharos en sont informés.
Quel qu’en soit le motif, le #CyberHarcèlement est puni par la loi et nécessite un dépôt de plainte #Sabrina. pic.twitter.com/LptWwlUnj0— Police nationale (@PoliceNationale) November 20, 2019
« Ça prend des proportions totalement démesurées. Qu’elle se prenne une leçon ou une petite tape pour les insultes, d’accord. Mais pas tout ça », a confié un habitant du quartier où réside Sabrina aux journalistes du Parisien.
« C’est vraiment n’importe quoi. C’est ça le problème des réseaux sociaux : transformer une toute petite histoire en un truc pas possible », renchérit la responsable d’un commerce situé dans la même rue que l’épicerie.
Si la commerçante ayant été injuriée demande « à tout le monde d’arrêter de faire du mal à cette jeune fille », elle ne regrette toutefois pas d’avoir filmé la scène.
« C’est comme une mesure d’éducation pour elle. Il faut qu’elle prenne conscience de ses bêtises », a-t-elle expliqué.
L’épicière aurait néanmoins décidé de ne pas porter plainte : « Des dames de son quartier sont venues me dire qu’elle viendrait directement présenter ses excuses. Je préfère qu’on règle ça entre nous. »
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