Val-d’Oise: 30 ans de réclusion requis au procès du lynchage de policiers

Par Epoch Times avec AFP
30 novembre 2023 14:35 Mis à jour: 30 novembre 2023 14:53

Trente années de réclusion criminelle, assorties de la sûreté aux deux tiers, ont été requises jeudi à l’encontre de trois hommes qui « se sont sentis autorisés à massacrer » deux policiers en octobre 2020 à Herblay, dans le Val-d’Oise.

L’avocate générale a requis la même peine contre Stanley C., Bakary D., jugés pour tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique, et Lyess S. qui comparaît pour complicité. Ils sont tous les trois en état de récidive légale.

Ce 7 octobre 2020, deux fonctionnaires de police de permanence à la police judiciaire de Cergy se rendent – en civil et à bord d’une voiture banalisée – dans une zone industrielle d’Herblay dans le cadre d’une enquête sur la séquestration du gérant d’un entrepôt.

« Une violence inouïe »

Sur place, ils rencontrent Lyess S., Stanley C. et Bakary D., qui disent les prendre pour des membres de la communauté des gens du voyage se faisant passer pour des policiers, malgré les preuves exhibées par les fonctionnaires (carte professionnelle, arme).

« Qu’est-ce qu’on pouvait faire de plus ? Rien », commente l’avocate générale. Le ton monte, l’altercation dégénère en violente bagarre. Les agresseurs s’emparent de l’arme d’un policier. Dix balles sont tirées, deux dans les jambes d’un policier, quatre dans le corps de son collègue.

Après les coups « d’une violence inouïe » et « alors qu’ils étaient au sol », « déjà vulnérables, extrêmement atteints, il fallait tirer, il fallait aller jusque-là », tance l’avocate générale. « Les circonstances dans lesquelles on les a laissés, ça aussi, ça en dit long (…). On les a laissés mourir dans cette allée ».

« Vous leur rendrez justice »

Après de nombreuses opérations, les policiers garderont des séquelles physiques et psychologiques à vie, et ne pourront jamais exercer à nouveau dans un groupe opérationnel. « Par la sanction que vous prononcerez demain, vous ne leur rendrez pas leur rêve de PJ (police judiciaire), leurs parties de foot avec les enfants ou le sommeil du juste », a déclaré l’avocate générale à destination des jurés. « Mais demain vous leur rendrez justice. Vous poserez dans ce dossier une vérité judiciaire là ou ceux-là leur ont refusé une vérité tout court ».

Durant l’instruction et les débats devant la cour, les accusés ont reconnu leur présence. Deux d’entre eux ont indiqué avoir porté des coups mais contestent avoir tiré, sans s’accuser entre eux. Le verdict sera rendu vendredi.

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