Le conjoint de la jeune femme avait déjà été signalé à la justice pour des faits de violences conjugales.
Mercredi dernier, une jeune femme de 32 ans enceinte de 5 mois a été poignardée à plusieurs reprises par son compagnon. Les faits se sont déroulés au domicile du couple qui habite une résidence de l’avenue Jean-Baptiste Clément, à Villetaneuse, en Seine-Saint-Denis.
Présentant un traumatisme crânien, des plaies au thorax, au bras, aux jambes et à l’abdomen, la victime est finalement parvenue à se réfugier chez sa voisine de palier qui a pu prévenir les forces de l’ordre.
Hospitalisée en urgence, son pronostic vital n’était plus engagé jeudi matin selon une source proche de l’enquête citée par Le Parisien. Le journal indique néanmoins que le fœtus n’aurait pas survécu.
« La petite n’arrêtait pas de répéter ce qu’elle avait vu »
Âgé d’une quarantaine d’années, l’auteur présumé s’est livré au commissariat de la commune limitrophe d’Épinay-sur-Seine. Il était accompagné par ses enfants : un petite fille de 4 ans et un garçon de 6 ans « dont tout laisse à croire qu’ils ont assisté à la violente agression », écrivent les journalistes du Parisien. « La petite n’arrêtait pas de répéter ce qu’elle avait vu », confirme une voisine en larmes.
En 2017, la jeune femme poignardée avait déjà déposé plainte contre son conjoint pour « violences conjugales » relate le quotidien francilien, qui précise qu’elle aurait signalé « deux faits distincts sans incapacité temporaire de travail pour le premier, et avec un jour d’ITT pour l’autre ».
Reconnues par le parquet, les violences dont la jeune femme avait fait l’objet poussèrent la justice à proposer « un stage de sensibilisation aux violences conjugales » à son compagnon. Une fois celui-ci accompli par l’intéressé, « l’affaire avait été classée ».
Le suspect placé en garde à vue
Interrogé par l’AFP, le parquet de Bobigny a déclaré qu’il avait déclenché le protocole « féminicide ».
Institué en 2016 en Seine-Saint-Denis, ce dispositif permet notamment au procureur de la République de prendre en urgence des mesures provisoires permettant de protéger et d’accompagner les enfants d’un couple à la suite de graves violences conjugales, c’est-à-dire lorsque l’un des parents tue ou essaie de tuer son conjoint. D’après Le Parisien, c’est la 16e fois que ce protocole est activé depuis sa création.
Le suspect a été placé en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire de Bobigny. Une enquête a été ouverte pour « tentative d’homicide aggravé » et l’appartement du couple a été placé sous scellés.
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