Valentin de Boulogne – Réinventer Caravage au Louvre

Par Epoch Times
28 février 2017 11:16 Mis à jour: 19 mars 2021 03:41

Collectionné par les plus grands mécènes d’Europe parmi lesquels la famille Barberini et Louis XIV, Valentin de Boulogne (1591-1632) est considéré comme le plus brillant des peintres à la suite de Caravage et comme l’un des plus grands artistes français à  l’âge de Poussin.

Cette première monographie Valentin de Boulogne – Réinventer Caravage présentée au musée du Louvre jusqu’au 22 mai est née d’une collaboration avec le  Metropolitan Museum of Art de New York où l’exposition avait déjà conquis le public à l’automne.

Peintre de scènes de genre et de tableaux religieux, Valentin de Boulogne, l’un des artistes les plus importants du mouvement caravagesque en Europe, passe l’essentiel de sa carrière à Rome, où il reçoit de prestigieuses commandes, notamment du pape Urbain VIII.

Un peu délaissé par les générations ultérieures mais très prisé en son temps, le personnage de Valentin de Bourgogne reste énigmatique.

Carrière

Jean Valentin, fils d’un peintre verrier, est né le 3 janvier 1591 à Coulommiers. Il fait probablement sa première formation dans l’atelier de son père puis auprès de Simon Vouet qu’il admirait avant de partir à Rome.

Affilié à l’association des « Bentvueghels » (la joyeuse compagnie des artistes nordiques), Valentin de Boulogne peint les musiciens, les voleurs, les diseuses de bonne aventure et autres personnages représentant l’envers du décor de la splendide Rome, ainsi que les bas-fonds qu’il fréquente dans les tavernes. Il peint d’ailleurs avec autant de réalisme et de tension dramatique les scènes bibliques les plus violentes telles Le Jugement de Salomon (vers 1625) ou Judith (vers 1625).

À l’instar de Caravage, Valentin de Boulogne peint d’après nature et se sert du clair-obscur pour marquer les tensions. Sa touche mélancolique, une réflexion sur la vanité et le passage du temps, et sa sensibilité à la couleur d’inspiration néo-vénitienne, caractérisent son oeuvre.

Dans les années qui suivirent la mort de Caravage en 1610, l’Espagnol Jusepe de Ribera et le Français Valentin de Boulogne sont les deux plus importants protagonistes de la peinture naturaliste à Rome. Contrairement à Ribera, qui en 1616, s’installe à Naples, alors sous domination espagnole, l’intégralité de la carrière de Valentin se déroule à Rome. À Rome, il fréquente plus les tavernes que les académies d’art, vit une vie précaire mais devient finalement l’un des artistes de prédilection de la famille Barberini.

Trois périodes dans la vie du peintre

L’exposition propose un parcours chronologique autour de trois thèmes : de 1610 à 1620 où le contraste du clair-obscur prend  une place  importante, une deuxième période à partir de 1620 où les compositions complexes et des scènes monumentales avec des références à l’Antique remplacent les compositions simples des années précédentes. Les grandes compositions religieuses datent également de cette période : Christ et la femme adultère (1620),  Le couronnement d’épines, Le Christ chassant les marchands du Temple(1620-25). La dernière période est celle de la célébrité de l’artiste caractérisée par ses puissants commanditaires tel le pape Urbain VIII.

Le retable pour la basilique Saint-Pierre, (Pinacothèque Vaticane), que Valentin a exécuté grâce à l’intervention du puissant cardinal Francesco Barberini, est  sans doute la plus prestigieuse commande qu’un artiste puisse recevoir.

Valentin fait preuve d’une grande maîtrise de la composition et des couleurs, dont témoigne Le Martyre de Saint Procès et Saint Martinien (1629), (Pinacothèque Vaticane) par le grand réalisme des figures et l’éclat des coloris.

Le cardinal Mazarin, ministre de Louis XIV, a rassemblé pas moins de neuf toiles de l’artiste, qui sont entrées dans les collections royales après sa mort et constituent l’un des fleurons de la collection du Louvre. Le roi lui-même acquit une importante série de quatre évangélistes de Valentin, toujours accrochée dans la chambre du roi.

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