À Bargemon près de Draguignan, Axel Picard expérimente une solution originale pour faire face à l’augmentation des matières premières et de l’énergie. Il propose à ses clients d’acheter, par solidarité, leur baguette à 1,80 euro au lieu de 1,20 euro, sans aucune obligation.
La boulangerie d’Axel se situe dans un village de 1300 âmes, très attachées à leur boulangerie. Problème : depuis le 1er janvier, la facture d’électricité de ce petit commerce a fait un énorme bond de 210%. « Cela représente 24 750 euros de plus à régler », confie à Var Matin le jeune boulanger qui emploie quatre personnes.
Une « baguette engagée »
Hormis le prix de l’électricité, ceux des matières premières ont aussi explosé. Une pancarte affichée dans sa boulangerie fait le point sur toutes ces augmentations : 40% pour la farine et le sucre, 43% pour le lait, 20% pour le beurre et 14% pour le chocolat.
Face aux difficultés financières qui s’annoncent, Axel a décidé de ne pas augmenter ses prix mais de solliciter plutôt l’esprit de solidarité et le volontariat de ses clients. Ainsi, il leur propose depuis le 9 janvier, s’ils le souhaitent et quand ils le souhaitent, de payer 60 centimes de plus pour leur baguette.
Des clients solidaires
Comment les clients ont-ils réagi ? L’un d’eux s’est exprimé sur France 3 PACA : « c‘est un petit geste, c’est important, je vais le faire tous les jours, je suis solidaire avec le boulanger du village. » Quant au boulanger, il estime que « c’est un début, les clients nous soutiennent. Toutefois, beaucoup d’entre eux nous disent qu’ils le feront de temps en temps. Pas tout le temps ».
En une semaine, 87 baguettes solidaires ont été vendues dans ce petit village mais celle à 1,20 euro reste la plus vendue. « Certains ne la prennent pas, mais ils reviennent tous les jours nous soutenir et acheter du pain chez nous, il y a plusieurs gestes possibles ! » explique le boulanger dont l’initiative sert aussi à alerter sur ses difficultés. Il avait d’ailleurs lancé une opération similaire pour aider le Sidaction.
En outre, la boulangerie compte sur le bouclier tarifaire qui devrait être appliqué aux très petites entreprises répondant à certains critères, dès le mois de février. Si sa demande est acceptée, le jeune boulanger arrêtera son opération « baguette engagée ».
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