Var : une mère de famille exclue d’un supermarché Casino à cause de sa tenue jugée « trop dénudée »

Par Paul Tourège
7 août 2020 11:16 Mis à jour: 7 août 2020 12:50

Venue acheter des couches et des lingettes pour sa fille, une mère de famille s’est vu interdire l’accès au magasin par le vigile qui a jugé sa tenue inappropriée, ce que réfute vigoureusement l’intéressée.

Les faits ont eu lieu dans l’après-midi du vendredi 31 juillet dans un supermarché Casino de Six-Fours-les-Plages, une station balnéaire de plus de 30 000 habitants établie à une douzaine de kilomètres au sud-ouest de Toulon.

Vers 17 h, Marion, une jeune mère de famille six-fournaise, décide d’aller faire des courses avec sa belle-mère. La jeune femme souhaite notamment acheter des couches et des lingettes pour sa petite fille.

Arrivé devant l’enseigne de grande distribution, la jeune femme se voit interdire l’accès au magasin par le vigile. Celui-ci considère que sa tenue n’est pas appropriée pour faire des courses dans le supermarché.

« Il m’a dit: ‘Ce ne sera pas possible dans cette tenue, vous être trop dénudée, vous ne rentrez pas comme ça dans le magasin.’ On aurait dit un videur de boîte de nuit ! » a expliqué Marion aux journalistes de Var-Matin.

Une remarque que la mère de famille ne comprend pas, estimant que sa tenue n’était pas choquante.

« J’étais habillée correctement ! J’avais passé vite fait une jupe en coton et un bustier, avec juste un petit trou, là [au milieu de la poitrine, ndlr] », poursuit Marion. « Après tout, on est en France, on a encore le droit de s’habiller comme on veut, non ? », ajoute-t-elle.

La jeune femme demande ensuite à discuter avec la responsable du supermarché. Cette dernière donne raison à l’agent de sécurité.

« Elle a été odieuse. Ils m’ont fait passer pour une moins que rien, devant tout le monde ! J’avais beau me défendre, ils ne voulaient rien entendre ! J’ai pourtant l’habitude de gérer de drôles de situations, mais là, ils m’ont fait craquer. En rentrant, j’ai pleuré comme un bébé… Je n’avais jamais vécu un truc pareil », confie Marion.

L’enseigne présente ses excuses

Le lundi suivant, après avoir réfléchi tout le week-end, la Six-Fournaise décide de se rendre au commissariat pour déposer plainte : « Je ne pouvais pas laisser passer un truc comme ça. De plus en plus souvent, les gens se croient au-dessus des lois, abusent de leur petit pouvoir… Et on ne devrait rien dire ? Non ! »

Après avoir échangé avec un agent qui lui explique que sa plainte a peu de chance d’aboutir du fait de la difficulté à caractériser l’infraction, la jeune femme renonce.

« Je me mets à sa place et j’imagine l’humiliation et le traumatisme subis. Mais je sais aussi que ce sera compliqué de prouver que cet incident relève d’une infraction pénale, et qu’il est peu probable que le parquet donne suite », a déclaré le policier en question dans les colonnes de Var-Matin.

« Pour tenter de résoudre le problème à l’amiable », le fonctionnaire de police appelle toutefois la responsable de l’enseigne Casino concernée.

« La directrice s’est confondue en excuses. Elle m’a expliqué que, l’été, il est courant que des clients entrent dans le magasin en maillot de bain ou relativement dévêtus… C’est pourquoi elle avait passé des consignes à son agent de sécurité pour interdire l’entrée aux personnes ayant des tenues incorrectes ou provocantes. Mais qu’est-ce qu’une tenue provocante ? C’est toute la difficulté de la question, n’est-ce pas ? » confie le policier.

« La directrice a reconnu avoir mal agi parce que, m’a-t-elle expliqué, elle ne voulait pas désavouer son agent de sécurité devant tous les clients. Elle a reconnu que la tenue de Marion était acceptable. Et qu’ils n’auraient pas dû lui refuser l’entrée », ajoute-t-il.

La responsable du supermarché aurait d’ailleurs proposé de faire un « geste commercial » afin de dédommager la mère de famille. Une offre refusée par l’intéressée.

Contactée par la rédaction de Var-Matin, la direction nationale de Casino a réitéré ses excuses.

« Dès que nous avons eu connaissance de l’incident, nous avons contacté le prestataire chargé de la surveillance du magasin de Six-Fours, pour lui rappeler nos engagements en matière d’accueil et de courtoisie vis-à-vis de nos clients et lui avons demandé de faire un rappel immédiat de ces engagements à tous ses collaborateurs. Cette attitude n’est pas tolérable », précise-t-elle.

 

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