Des cas identifiés en Grande-Bretagne, en Allemagne et en Italie après la survenance d’un premier cas en Belgique. Une soixantaine de passagers sous surveillance à leur arrivée à Amsterdam en provenance d’Afrique du Sud et l’inquiétude ne cessait de croître le samedi 27 novembre en Europe à l’égard du nouveau variant Omicron du coronavirus. Le monde continue d’isoler l’Afrique australe.
Le premier à réagir, le Premier ministre britannique Boris Johnson a d’ores et déjà annoncé durcir les mesures d’entrée dans son pays pour les arrivants de toutes provenances – test PCR et isolement obligatoires jusqu’au résultat – mais aussi rétablir le masque obligatoire dans les commerces, où il ne l’était plus.
Le variant est arrivé en Europe
Plus tôt dans la journée, le ministère britannique de la Santé avait annoncé avoir identifié « deux cas de Covid-19 comprenant des mutations compatibles avec B.1.1.529 », précisant que ces « deux cas britanniques du variant Omicron » étaient liés et avaient été identifiés après « un voyage en Afrique australe », où Omicron a été la première fois identifié cette semaine.
Les annonces se sont enchaînées : deux cas confirmés en Allemagne chez des voyageurs arrivés d’Afrique du Sud à l’aéroport de Munich (sud), un autre suspecté chez un voyageur arrivé à l’aéroport de Francfort (centre de l’Allemagne), un premier cas détecté en Italie chez un homme de la région de Naples (sud) revenu du Mozambique.
Vendredi 26 novembre, après un premier cas détecté en Belgique chez une jeune femme arrivée d’Égypte via la Turquie, l’agence de santé de l’Union européenne avait renforcé l’inquiétude en soulignant que ce nouveau variant B.1.1.529 représentait un risque « élevé à très élevé » pour l’Europe.
Omicron s’étend dans le reste du monde
Un cas de ce variant jugé « préoccupant » par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a également été signalé à Hong Kong, un en Israël sur une personne revenue du Malawi et un autre au Botswana.
Aux Pays-Bas, ce sont 61 passagers de deux vols arrivés vendredi à Amsterdam en provenance de Johannesburg qui ont été testés positifs au Covid-19 et placés en quarantaine, selon l’autorité sanitaire néerlandaise, qui recherche la présence éventuelle d’Omicron. Elle a estimé samedi soir que le variant se trouvait « probablement » parmi ces 61 passagers, mais qu’il faudrait de nouvelles analyses pour confirmer cela.
Selon le groupe d’experts de l’OMS, les données préliminaires sur ce variant suggèrent qu’il présente « un risque accru de réinfection » par rapport aux autres variants, dont le Delta, actuellement dominant et déjà très contagieux.
Le monde ferme ses portes à l’Afrique du Sud
L’Afrique du Sud est « punie » pour avoir détecté le variant Omicron, a dénoncé samedi 27 novembre son gouvernement, estimant que l’ « excellence scientifique doit être applaudie et non punie ».
Alors que le reste du monde ferme ses portes, des passagers à l’aéroport de Johannesburg tentaient de rentrer en Europe avant qu’il ne soit trop tard. « Nous sommes fatigués de tout ça », pestait Ruth Brown, une Britannique de 25 ans.
Depuis fin 2019, le Covid-19 a fait au moins 5,18 millions de morts dans le monde, selon un décompte de l’AFP.
Les États-Unis ont interdit l’entrée aux voyageurs venant d’Afrique australe, hormis les ressortissants américains et les résidents permanents. Le Canada, le Brésil et plusieurs pays arabes dont l’Arabie saoudite ont également adopté des interdictions. Le Japon va durcir ses restrictions d’entrée, avec 10 jours d’isolement pour les personnes en provenance de cette zone.
La Thaïlande a annoncé samedi une interdiction d’entrée à partir de décembre. La Corée du Sud appliquera des restrictions de visas et une quarantaine à partir de dimanche pour les passagers de huit pays dont l’Afrique du Sud.
En Europe, l’UE a recommandé de suspendre tous les voyages en provenance d’Afrique du Sud et de six autres pays de la région. Plusieurs pays dont le Royaume-Uni, la France, l’Italie ou la Suisse ont interdit les vols en provenance de ces pays. Cela s’appliquera à partir de dimanche en Russie et mardi en Espagne.
L’Autriche durcit sa position
L’arrivée du variant Omicron intervient alors que l’Europe affronte déjà une flambée des cas de Covid-19 et renforce ses restrictions sanitaires. Les Pays-Bas ont ainsi annoncé vendredi la fermeture de 16h00 à 04h00 GMT des bars, restaurants et magasins non essentiels.
Les craintes liées au nouveau variant ont fait chuter les cours du pétrole, avec leur pire journée vendredi en 17 mois et les indices boursiers.
Étude sur l’efficacité des vaccins contre le variant Omicron
L’efficacité des vaccins contre Omicron est à l’étude. Un nouveau vaccin pourrait être développé « très rapidement », pense le scientifique britannique qui a dirigé les recherches sur le vaccin d’Oxford/AstraZeneca, le professeur Andrew Pollard, directeur de l’Oxford Vaccine Group. Il a estimé « extrêmement improbable » que ce variant se propage fortement au sein de la population vaccinée.
AstraZeneca, comme les fabricants de vaccins Pfizer/BioNTech, Moderna et Novavax se sont déclarés confiants dans leur capacité à combattre la souche Omicron.
Il faudra « plusieurs semaines » pour comprendre le niveau de transmissibilité et de virulence du nouveau variant, a toutefois souligné vendredi l’OMS.
Près de 54 % de la population mondiale a reçu au moins une dose de vaccin contre le Covid-19, mais seulement 5,6 % dans les pays à faible revenu, selon le site Our World in Data. En Afrique du Sud, pays le plus touché du continent, seuls 23,8 % des habitants sont complètement vaccinés.
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