Vendanges en Champagne : un procès en 2025 pour traite d’êtres humains, travail dissimulé…

Par Epoch Times
28 juin 2024 17:30 Mis à jour: 28 juin 2024 19:48

Ils sont soupçonnés d’avoir logés des vendangeurs dans des conditions indignes : une société de prestation de services, sa gérante et deux hommes ayant participé au recrutement seront jugés à Châlons-en-Champagne en 2025 pour traite d’êtres humains, a annoncé vendredi le parquet. 

Le 15 septembre 2023, en marge des vendanges en Champagne, l’inspection du travail avait contrôlé un site d’hébergement de vendangeurs utilisé par une société de prestation viticole à Nesle-le-Repons (Marne) et y avait découvert des « conditions indignes (matelas au sol, douches de fortune avec très peu d’eau chaude, installation électrique défectueuse) », rappelle la procureure de Châlons-en-Champagne Annick Browne dans un communiqué.

La plupart des travailleurs étrangers « en situation irrégulière »

Une « cinquantaine de travailleurs étrangers, la plupart en situation irrégulière » étaient hébergés sur place. Le préfet de la Marne avait pris un arrêté d’insalubrité.

Le 26 mars 2025, la société de prestation de services et sa gérante devront répondre devant le tribunal de « traite des êtres humains, conditions d’hébergement indignes, travail dissimulé, emploi de salariés sans titre de travail et rétribution inexistante ou insuffisante », liste Mme Browne.

Deux hommes mis en cause pour avoir participé au recrutement des vendangeurs seront jugés pour traite des êtres humains.

Une société viticole sera également traduite devant le tribunal correctionnel pour « recours par personne morale aux services d’une personne exerçant un travail dissimulé à l’égard de plusieurs personnes », complète la procureure.

« Les donneurs d’ordre font appel à des sous-traitants en cascade sans aucun contrôle, mettant en danger la vie des saisonniers issus d’Afrique de l’Ouest », avait dénoncé le comité régional CGT, selon le JDD. José Blanco, secrétaire général de l’intersyndicat CGT du Champagne, avait également fustigé « l’omerta » en Champagne, « parce que c’est le raisin le plus cher du monde ».

Le syndicat Confédération paysanne avait appelé l’État à mettre en place « un plan de vigilance et d’amélioration des conditions de travail ».

Entre 100.000 et 120.000 personnes s’installent chaque année pour une dizaine de jours sur les 34.300 hectares du vignoble champenois pour cueillir le raisin à la main.

Selon le comité Champagne, qui représente 16.200 vignerons, 130 coopératives et 370 maisons de champagne, un millier d’entreprises de prestation recrutent désormais la moitié des vendangeurs.

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