La navigatrice Clarisse Crémer ne sera pas au départ du Vendée Globe en 2024 à la barre du trimaran « Banque populaire », une décision liée à un changement dans la réglementation de l’épreuve mais aussi, dit-elle, à sa très récente maternité.
« J’ai donné naissance en novembre 2022 à une petite fille. Alors que rien ne m’y obligeait, j’avais informé mon sponsor Banque populaire dès février 2021 de mon projet d’enfant. Ils m’ont tout de même choisie pour ce nouveau Vendée Globe », écrit Crémer sur les réseaux sociaux.
« J’ai appris vendredi dernier que Banque populaire avait finalement décidé de me remplacer. Par leur décision, et malgré ma volonté constante, je ne serai pas au départ du Vendée Globe 2024« , poursuit la navigatrice de 33 ans.
« Je suis sous le choc »
« Les règles du Vendée Globe pour l’édition 2024 imposent à tous les skippers une concurrence basée sur le nombre de milles parcourus en course. Sur ce critère, j’ai bien sûr pris du retard face aux autres concurrents au départ, cette maternité m’ayant empêchée d’être présente sur les courses qualificatives pendant un an », reconnaît-elle, avant de relever : « Aujourd’hui Banque populaire décide que cela représente pour eux un risque qu’ils ne souhaitent finalement pas courir. »
« Je suis sous le choc. Pour Banque populaire ce serait laisser le destin choisir à leur place, alors qu’ils se doivent d’être au départ du Vendée Globe. Ils sont prêts à assumer le risque d’un trimaran géant, et tous les aléas naturels, techniques et humains liés à la course au large, mais visiblement pas celui de la maternité », conclut Crémer, qui a terminé 12e du dernier Vendée Globe, en 2021, établissant un nouveau record féminin pour ce tour du monde en solitaire et sans escale en 87 jours 2 h 24 min 25 sec.
Dans un communiqué publié mercredi, Banque populaire avait invoqué les modifications de la réglementation de l’épreuve pour justifier sa décision.
« En octobre 2021, l’organisateur du tour du monde annonçait une nouvelle méthode de qualification inédite ne permettant plus aux finishers (navigateurs ayant déjà terminé une précédente édition de l’épreuve) d’être directement qualifiés pour l’édition suivante », rappelait le groupe bancaire.
Aucun accord accepté par les organisateurs
« Elle instaurait un système d’accumulation de points à acquérir entre l’hiver 2021 et l’été 2024 par la participation à des courses du circuit pour l’attribution des 40 places de l’épreuve (dont une wildcard)« , ajoutait-il, poursuivant : « N’ayant pu participer à ces courses pour des raisons heureuses de maternité, Clarisse est aujourd’hui dans une situation qui ne lui permet pas d’espérer obtenir le nombre de points nécessaires pour se qualifier pour le Vendée Globe 2024. »
Banque Populaire assure avoir entrepris des discussions avec les organisateurs de la course « dès l’été 2022 pour aborder la situation singulière de la navigatrice » : « Plusieurs solutions ont été proposées par le Team Banque Populaire à l’organisateur pour que le règlement prenne en compte la situation des femmes dans le Vendée Globe et la question de la maternité. Toutes ces propositions, ainsi que les demandes d’attribution d’une garantie de wildcard, ont été rejetées, y compris celle formulée il y a quelques jours encore, et c’est regrettable ».
Joints par l’AFP, les organisateurs du Vendée Globe ont indiqué qu’ils publieront un communiqué dans la journée.
La dixième édition du Vendée Globe s’élancera des Sables d’Olonne le 10 novembre 2024.
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