Fortement chahuté par une dépression australe alors qu’il file vers le cap Horn, Armel Tripon a passé « un réveillon sur le qui-vive », dansant « sur la peau du diable! ». « Je vis au quotidien avec cette peur qui m’use », raconte le skipper dans son carnet de bord pour l’AFP.
A la barre de son « bateau-volant » flambant neuf (L’Occitane en Provence), le skipper, qui participe à son premier tour du monde en solitaire, pointe vendredi en 13e position (sur une flotte de 27 skippers encore en course).
Reste 16095 km à parcourir
Il lui reste encore 8690 milles nautiques (16095 km) à parcourir avant l’arrivée.
« Bonne-Espérance, Australie, Nouvelle-Zélande sont maintenant loin dans le sillage du train express L’Occitane-en-Provence! Cette course effrénée dans le grand sud s’achèvera dans quelques jours après le passage mythique du Cap Horn, qui me donnera le droit légitime de pisser au vent! A moins que ce ne soit pour les marins qui le doublent d’est en ouest! Qu’importe, je ferai l’essai seul dans mon coin! ».
Un désert immense
« Il n’y a rien autour de nous à la ronde, nous franchissons le symbolique point Nemo, point GPS le plus éloigné de toute terre sur le globe! Cela ne me touche pas plus que ça, vu que je navigue depuis plus de cinquante-deux jours dans un désert immense! Le large est un bon remède pour perdre tout repère d’une vie quotidienne, cadencée à la montre et aux horaires fixes. Je vis au rythme du soleil qui s’est montré généreux dans cet océan Pacifique. Un océan que j’ai aimé particulièrement, bien vivant, rythmé, tonique avec son chapelet de dépressions venues nous tordre dans tous les sens! ».
Pour le 31 je danse … sur la peau du diable!
« +Et pour le 31 vous faites quoi monsieur Tripon ?+ Et bien je danse … sur la peau du diable! Une dépression australe s’invitant à la fête me fait passer un réveillon sur le qui-vive, avec des creux, des bosses et un vent +rafaleux+ et glacé! Sans cesse, quarante-huit heures durant, le bateau passe de vague en vague, montant et descendant avec fracas, et me vient à l’esprit cette phrase de Mandela, jamais aussi vraie que pendant cette course hors-norme: +j’ai découvert un secret: après avoir gravi une colline, tout ce que l’on découvre, c’est qu’il reste beaucoup d’autres collines à gravir+ ».
« J’ai mal pour mon bateau »
« J’ai mal pour mon bateau à chaque coup reçu, j’ai peur de la casse, depuis le départ des Sables d’Olonne, je vis au quotidien avec cette peur qui m’use. C’est aussi ça le grand sud, le rythme des vagues et du vent fort, associé au rythme de la course qui malmène le bateau! »
« La fatigue de l’homme et de la machine sera récompensée après le Horn, voire après les îles Malouines quand la chaleur remontera et que les vents forts des Cinquantièmes Hurlants s’essouffleront dans mon tableau arrière! En attendant, je fais le dos rond sur la peau du diable! Bonne Année. »
Propos recueillis par Sabine COLPART
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