Âgée de 38 ans et mère de 3 enfants, Manon cherche depuis 6 mois une location à La Roche-sur-Yon en Vendée. Une recherche difficile car « en tant que femme isolée avec enfants, on n’entre pas dans la bonne case ».
Manon, une maman de 38 ans travaillant comme assistante de direction, vit avec la boule au ventre depuis qu’elle a reçu un courrier de son propriétaire le 31 août 2021, lui indiquant qu’elle devait quitter son logement. Une location à 670 euro par mois, où elle vivait avec son garçon de 16 ans et ses deux filles de 12 ans et 8 ans, a rapporté Actu.fr.
Pourquoi un départ aussi soudain, alors qu’elle n’a jamais eu d’impayé ? Car plutôt que de rénover son logement pour s’aligner sur la loi contre les passoires thermiques, qui doit entrer en vigueur en 2023, le propriétaire a préféré vendre son bien. Manon et ses enfants n’ont donc pas eu le choix, ils devaient trouver un nouveau logement. « C’est son droit. Tout a été fait dans les règles de l’art », a déploré Manon.
Problème, depuis le 31 janvier qu’elle a quitté son logement, aucune de ses recherches sur La Roche-sur-Yon n’a abouti : « J’ai visité un seul appartement et j’ai essuyé une vingtaine de refus de la part de bailleurs privés et de particuliers. Alors même que j’ai une lettre de recommandation de mon propriétaire qui atteste que je n’ai jamais eu un seul retard de loyer depuis 2015 », a expliqué Manon.
« Le problème, c’est qu’en tant que femme isolée avec enfants, on n’entre pas dans la bonne case. J’ai poussé la porte de six agences immobilières. L’une d’entre elles m’a indiqué qu’il était illégal de prendre un T3 (deux chambres) avec trois enfants. On m’a aussi dit que je n’avais pas les ressources nécessaires. Qu’il me fallait obligatoirement prendre un T4 ou T5. Ce que j’ai demandé. Ils ont fini par me dire : Mme, on vous refusera dans tous les cas » ou « Orientez-vous vers les logements sociaux », a-t-elle déploré.
Des logements sociaux qui n’ont pas non plus donné de suites favorables, puisqu’ils « sont tous saturés », a indiqué Manon, qui avait déjà fait une demande en 2019 et avait entendu une réponse « pendant deux ans », en vain.
Depuis, Manon a partagé sa situation sur Facebook, espérant trouver de l’aide : « Une dizaine de personnes et six mères célibataires ont indiqué être dans la même situation que moi sur l’agglomération », a-t-elle confié.
Aux dernières nouvelles : « Je suis dans l’attente d’une réponse d’un bailleur social. Mais contrairement à certains, je sais que je ne finirai pas à la rue. J’ai la chance d’avoir mes parents et des amis autour de moi », a partagé Manon, qui garde espoir et souhaite même un jour devenir propriétaire. « J’attends que les enfants grandissent. Je me donne une dizaine d’années pour réaliser ce rêve », a-t-elle conclu.
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