Venezuela : le candidat de l’opposition González Urrutia a trouvé refuge en Espagne

9 septembre 2024 12:25 Mis à jour: 9 septembre 2024 12:33

Le candidat de l’opposition vénézuélienne à la présidentielle de juillet, Edmundo González Urrutia, a promis de continuer « la lutte pour la liberté et le rétablissement de la démocratie », après son arrivée dimanche en Espagne où il a demandé l’asile.

M. González Urrutia, poursuivi dans son pays après avoir contesté la réélection controversée du chef de l’Etat Nicolas Maduro, a quitté le Venezuela avec son épouse à bord d’un avion militaire espagnol qui s’est posé dimanche après-midi à la base aérienne de Torrejon de Ardoz, près de Madrid.

Dans un court message audio de 40 secondes, l’ancien ambassadeur de 75 ans a dans la soirée fait part « d’épisodes de pression, de coercition et de menaces de ne pas (le) laisser partir », sans donner de détails.

M. Gonzalez Urrutia avait ignoré trois convocations devant les procureurs, estimant que sa comparution aurait pu lui coûter sa liberté.

L’asile politique en Espagne

Il a souhaité « demander l’asile » politique, « qui va lui être bien entendu accordé », a souligné lundi le chef de la diplomatie espagnol, José Manuel Albares, sur la radio Onda Cero.

« Je le redis très clairement: il n’y a eu aucune négociation politique d’aucune sorte entre le gouvernement espagnol et le gouvernement vénézuélien, c’est-à-dire qu’il n’y a pas eu de contrepartie pour qu’Edmundo González puisse quitter le pays », a-t-il assuré.

Le  chef de la diplomatie américaine Antony Blinken avait apporté son soutien dès dimanche à l’opposant vénézuélien. « Les Etats-Unis condamnent fermement la décision de (Nicolas) Maduro de recourir à la répression et à l’intimidation pour s’accrocher au pouvoir par la force brute plutôt que de reconnaître sa défaite dans les urnes », a-t-il déclaré dans un communiqué.

Un mois de clandestinité

Après un mois de clandestinité, Edmundo Gonzalez Urrutia a dû fuir pour « préserver sa liberté et sa vie », selon la cheffe de l’opposition vénézuélienne, Maria Corina Machado.

« Sa vie était en danger, et la multiplication des menaces, des convocations, des mandats d’arrêt dont il a fait l’objet montre que le régime n’a aucun scrupule ni aucune limite dans son obsession de le faire taire et de tenter de le briser », a-t-elle insisté sur X.

Elle a assuré que M. Gonzalez Urrutia se battrait « de l’extérieur avec la diaspora ». « Je continuerai à le faire ici », a-t-elle ajouté.

A Caracas, le procureur général du Venezuela Tarek William Saab, considéré comme aux ordres du pouvoir, a qualifié l’asile en Espagne du candidat de l’opposition de fin « de saison d’une oeuvre humoristique ».

Un mandat d’arrêt pour « désobéissance aux lois »

L’opposant vénézuélien était visé depuis le 2 septembre par un mandat d’arrêt, le parquet ayant ouvert des enquêtes pour « désobéissance aux lois », « conspiration, « usurpation de fonctions » et « sabotage ».

« Après s’être réfugié volontairement à l’ambassade d’Espagne à Caracas il y a quelques jours, il a demandé l’asile politique au gouvernement espagnol », a écrit la vice-présidente Delcy Rodriguez sur les réseaux sociaux. « Le Venezuela a accordé les sauf-conduits nécessaires dans l’intérêt de la paix et de la tranquillité politique du pays ».

Nicolas Maduro a été proclamé vainqueur avec 52% des voix par le Conseil national électoral (CNE), qui n’a pas rendu publics les procès-verbaux des bureaux de vote.

Selon l’opposition, qui a publié les procès-verbaux fournis par ses scrutateurs, M. Gonzalez Urrutia a obtenu plus de 60% des voix.

Les Etats-Unis, l’Union européenne et plusieurs pays d’Amérique latine ne reconnaissent pas la réélection de M. Maduro. Une grande partie de la communauté internationale n’avait déjà pas reconnu sa réélection en 2018, à l’issue d’un scrutin boycotté par l’opposition qui avait crié à la fraude.

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