Le temps est venu d’aider le Venezuela à mettre fin à la tyrannie de Nicolás Maduro et à son réseau criminel. La pandémie du coronavirus et la faiblesse des prix du pétrole sont l’occasion de forcer le président illégitime à partir et de laisser les Vénézuéliens choisir enfin un nouveau président.
Le 31 mars, le département d’État américain a publié une feuille de route pour la levée des sanctions contre le régime vénézuélien. Tout d’abord, le régime Maduro doit transférer le pouvoir à l’Assemblée nationale. Deuxièmement, les parlementaires choisissent un exécutif intérimaire, appelé Conseil d’État, qui convoquera des élections libres et équitables. Le plan se termine par le rétablissement de l’État de droit et la séparation des pouvoirs après plus de 20 ans de socialisme.
Ni Maduro ni le chef de l’opposition Juan Guaidó ne peuvent faire partie du Conseil d’État, ce qui constitue un compromis acceptable. Toutefois, le régime doit permettre le retour des membres de l’Assemblée nationale persécutés ou exilés et libérer tous les prisonniers politiques. Les agents des services de renseignement russes et cubains qui soutiennent le régime doivent également retourner dans leur pays.
La réalisation de ce plan implique la coopération du Parti socialiste au pouvoir et de l’opposition. Pour sa part, M. Guaidó a déclaré au secrétaire d’État américain Mike Pompeo qu’il soutiendrait le plan. Il n’est pas surprenant que le ministre des Affaires étrangères de Maduro, Jorge Arreaza, l’ait rejeté.
Mais le combat n’est pas terminé.
Contrairement aux plans précédents, la bonne nouvelle est que les principaux acteurs régionaux soutiennent cet effort de la Maison-Blanche. La Colombie et le Brésil ont exprimé leur soutien et se sont engagés à apporter leur aide pendant la transition du Venezuela. Un autre soutien est Luis Almagro, le secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA). Leader latino-américain et démocrate renommé, il a appelé les autres nations à le suivre.
Dans le meilleur des cas, une coalition internationale pourrait faire pression sur Maduro et ses partisans pour qu’ils acceptent l’accord. Mais si cela ne suffisait pas, les États-Unis ont d’autres outils à leur disposition.
Le 10 avril, l’envoyé spécial de l’administration Trump pour le Venezuela, Elliott Abrams, a averti Maduro que les États-Unis agiraient de toute façon. La différence est que la Maison-Blanche est prête à être plus agressive en cas de non-coopération.
Le régime chaviste a déjà eu un avant-goût de ce qui pourrait suivre. Le 26 mars, le ministère américain de la Justice a inculpé Maduro et Diosdado Cabello, un des principaux dirigeants du parti au pouvoir, pour trafic de drogue. Leur tête est maintenant mise à prix : jusqu’à 15 millions de dollars pour des informations menant à leur capture et à leur condamnation.
Du plan à l’action
Un élément clé de toute transition réussie est d’obtenir le soutien des Forces armées nationales du Venezuela (FANB). La proposition de la Maison-Blanche inclut une levée des sanctions contre les officiers des FANB, la désignation d’un de ces officiers comme conseiller au Conseil d’État et le maintien du haut commandement militaire pendant la transition – à l’exception d’un seul homme.
Vladimir Padrino López, ministre de la défense et général en chef du Venezuela, est lui aussi accusé de « narco-terrorisme » par le ministère de la Justice américain. En 2016, Maduro a confié à Padrino la responsabilité de la distribution de nourriture, de médicaments et la gestion des programmes sociaux, faisant de lui l’une des figures les plus puissantes du régime. Sans surprise, Padrino et sa famille sont devenus riches : ils possèdent aujourd’hui plusieurs sociétés immobilières au Venezuela et aux États-Unis, qui valent des millions de dollars.
Lui faire perdre le soutien des forces armées vénézuéliennes est l’une des seules façons qui pourrait contraindre Maduro d’accepter de suivre le plan de la Maison-Blanche. Une coalition militaire entre la Colombie, le Brésil et les États-Unis peut représenter assez de puissance de feu pour persuader les FANB.
Le fait que l’opposition contrôle 108 des 167 sièges de l’Assemblée nationale donne plus de crédit au reste du plan. Les parlementaires nommeraient de nouvelles autorités au Conseil national électoral et à la Cour suprême de justice pendant la transition. Ils adopteraient également une loi créant le Conseil d’État et éliraient quatre de ses membres.
Le troisième facteur de succès est la création d’une commission de vérité et de réconciliation, une caractéristique commune aux gouvernements de transition d’Amérique latine au cours des quatre dernières décennies. Cependant, plusieurs commissions n’ont pas tenu leurs promesses en raison de la faiblesse des institutions et de la corruption.
Le nouveau régime du Venezuela devrait s’assurer que cette commission est indépendante et dispose des outils nécessaires pour remplir son mandat. Elle serait chargée d’identifier les violations des droits sous le régime chaviste et d’en poursuivre les auteurs. Amnesty International recommande que de telles commissions examinent également le système judiciaire et proposent des réformes.
Une nouvelle occasion de négocier
Le Venezuela, enlisé dans une crise sanitaire depuis des années en raison de pénuries de fournitures et de personnel, n’est pas prêt à faire face à l’urgence du virus de Wuhan. Le 11 avril, les médecins vénézuéliens ont fait savoir qu’il n’y avait que 84 lits de soins intensifs avec respirateurs disponibles dans tout le pays, ce qui contredit l’affirmation du gouvernement selon laquelle 25 000 lits seraient disponibles.
Ce n’est pas le seul mensonge du régime que les groupes de la société civile et l’opposition ont identifié. Fidèle à son habitude de dissimuler des informations, le régime semble trafiquer le nombre de patients et de décès dus au virus.
Au 14 avril, le régime a fait état de 193 infections et de neuf décès. Cependant, les médecins de l’université des Andes, à Mérida, ont identifié 378 cas suspects dans cette seule ville. Les migrants qui n’ont ni emploi ni revenu à l’étranger retournent au Venezuela, ce qui augmente le risque d’une épidémie.
Le régime a également affirmé que le Venezuela teste 25 000 personnes par jour, soit plus que les 20 000 que le Royaume-Uni tente d’atteindre. José Manuel Olivares, membre de l’Assemblée nationale, a rejeté ces affirmations et a rétorqué que le Venezuela avait le taux de dépistage le plus bas du monde.
Reiteramos nuestra denuncia.
LIBEREN la información, dejen de mentir con las cifras. Cada mentira que dicen cuesta vida a los venezolanos.
En este momento TODOS debemos hacer todo lo que esté en nuestras manos para salvar vidas. https://t.co/bsuoGi9OGl— Jose Manuel Olivares (@joseolivaresm) April 10, 2020
Malgré son optimisme sans faille, Maduro a décidé de prolonger le confinement national jusqu’en mai. Si la dictature cache les chiffres réels et n’est pas en mesure de contrôler la pandémie, la vérité finira par éclater. Le régime ne sera guère en mesure de faire face à une nouvelle crise dans l’embargo international actuel, et la levée des sanctions américaines deviendra plus attrayante.
L’embargo signifie l’arrêt des transactions financières vers le Venezuela si le régime n’accepte pas la transition. La dictature a trop longtemps parasité les envois de fonds des citoyens et d’autres flux financiers. Avec des prix du pétrole à un niveau historiquement bas d’environ 30 dollars le baril, qui détruit les revenus du gouvernement et les programmes sociaux sur lesquels le régime s’est appuyé pour obtenir le soutien de la population, quelque chose doit arriver.
Les Vénézuéliens doivent mettre la pression qu régime pour que soit mis en place un gouvernement de transition. Maduro doit comprendre que c’est sa dernière chance d’éviter une intervention internationale. Une coalition militaire américaine avec la Colombie et le Brésil devrait être prête à agir si Maduro ne quitte pas son poste.
Fergus Hodgson est le fondateur et le rédacteur en chef de la publication de renseignement latino-américaine Econ Americas. Il est également le rédacteur en chef de Gold Newsletter et chercheur associé du Frontier Centre for Public Policy.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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