Prévue ce mardi à Laval dans le département de la Mayenne, une vente aux enchères de 300 chiens et chiots, qui avait suscité des protestations d’au moins une association de défense des animaux, a été annulée…
« La vente aux enchères publiques prévue le 9 avril est annulée », pouvait-on lire vendredi dernier, au-dessus d’une photo de chiens, sur le site internet de l’hôtel des ventes de Laval, sans aucune autre précision.
Selon l’agence France Presse (AFP), dans un communiqué, la fondation 30 Millions d’Amis, qui avait pris position contre cette vente, s’interrogeait sur les motivations qui avait entraîné cette annulation :« Soit les autorités ont fait droit aux demandes de la Fondation 30 Millions d’Amis et ce sont des critères de protection animale qui ont prévalu ; (…) Soit le tribunal de grande instance de Laval a fait affaire et a transigé avec un seul acquéreur, privilégiant des intérêts marchands au détriment du bien-être de tous ces animaux ».
« Selon les informations actuellement en notre possession d’une source proche du dossier, c’est malheureusement la seconde option qui est la cause de l’annulation des enchères », a annoncé la Fondation.
« Les chiens ont tous ont été vendus par le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Laval à un ‘ »élevage-usine » de la Marne, « Les Marais de Courmont », peut-on lire sur le site de la Fondation 30 Millions d’Amis.
Pour Reha Hutin, présidente de la Fondation, « c’est le pire des scénarios qui a été choisi par les autorités. La démonstration est faite que ces animaux sont considérés comme de la basse marchandise. On ne voit pas en eux l’être vivant et sensible qu’ils sont, mais bien la valeur pécuniaire qu’ils représentent. C’est honteux ! »
La présidente s’alarme sur le devenir des animaux : « Après avoir séjourné dans cet ‘’élevage-usine’’ autorisé à détenir plus de 800 chiens et chats, on est bien loin de l’élevage familial ! À qui seront-ils revendus ? Des animaleries ? D’autres éleveurs ? Sans parler des femelles reproductrices dont on sait quel triste sort les attend… »
« Les Marais de Courmont », dont la fonction est la « production animale, chasse et services annexes », ont été déclarés en 2017 en redressement judiciaire par le TGI de Châlons-en-Champagne. Mme Hutin souligne que « dans cette affaire, ces pauvres chiens issus d’un élevage placé en liquidation judiciaire… sont vendus à un établissement sous le coup d’une procédure pour accumulation de dettes ! C’est ubuesque mais surtout atroce pour ces êtres qui passent d’un enfer à l’autre. Et le bien-être animal dans tout ça ?
La Fondation 30 Millions d’Amis avait proposé au mandataire judiciaire de prendre en charge les 300 chiens et chiots. Elle avait également obtenu que 104 animaux soient écartés de la vente en raison de problèmes de santé et de problèmes administratifs et puissent être confiés à une association de protection animale.
19 parlementaires avaient également pris position publiquement pour que les chiens soient confiés à la Fondation 30 Millions d’Amis.
Une pétition en ligne sur change.org adressée au TGI de Laval avait récolté plus de 50 000 signatures.
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