Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a mis en exergue jeudi les profils variés des émeutiers d’une ville à l’autre, à l’instar du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui avait récusé « l’explication seulement identitaire » des violences de la semaine, à la différence de certains élus de droite ou d’extrême droite.
« Plus de 4000 personnes, jeunes pour l’essentiel, ont été, sont ou seront traduites devant la justice et cela va nous permettre de saisir à qui nous avons à faire », a souligné sur LCI le ministre, en insistant sur l’importance du travail de « compréhension en profondeur » demandé par le président Emmanuel Macron.
« Il y a des choses que nous n’expliquons pas aujourd’hui. Pourquoi dans une ville qui a 5 ou 6 quartiers populaires, il y en a deux qui se sont enflammés et d’autres pas, pourquoi dans des villes qui n’ont pas de quartiers populaires, qui ont toujours été très calmes, il y a eu des violences », a-t-il développé.
« Pourquoi dans certains endroits, c’est des jeunes issus de l’immigration, dans d’autres pas du tout », « ce sont des jeunes qui sont connus des services (…) et dans la plupart des endroits pas du tout », a-t-il poursuivi.
Quand les black blocs s’invitent
Parmi les participants à la marche blanche, le 30 juin à Nanterre, une journaliste de l’Obs avait remarqué la présence de manifestants de mouvance d’extrême gauche, qui scandaient des slogans révolutionnaires, en espagnol. Invitée sur le plateau de l’émission C dans l’air, elle décrit « une organisation extérieure » qu’elle qualifie comme étant « beaucoup plus habituée à ce type de mouvance d’extrême gauche ».
Selon l’article de Streetpress, il n’existerait pas de profil type de black blocs. Ce qui définit un black bloc est leur procédé d’intervention. Ils sont équipés pour casser tout en restant anonyme. Ils sont reconnaissables par leur accoutrement : vêtements noirs, sweat à capuche rabattue sur la tête, foulard sur le visage pour ne pas être reconnaissables. Leur point commun est d’être équipé pour casser et s’attaquer à ce qui leur paraît être les symboles du capitalisme et les institutions. Parmi eux, les gens qui se seraient radicalisés dans ce type d’action choc sont aussi bien issus des classes populaire, immigrée que des classes privilégiée et studieuse.
Lors d’une audition mercredi au Sénat, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a assuré que « l’explication seulement identitaire (lui) paraît très erronée ». Après avoir fait « une quinzaine de commissariats en quatre jours », il a constaté que parmi les personnes gardées à vue, « il y a des gens qui apparemment pourraient être issus de l’immigration. Mais il y a eu beaucoup de Kévin et de Mattéo ».
Le porte-parole du gouvernement a insisté sur le travail en cours d’un « ensemble de professionnels » pour « qu’on puisse identifier des facteurs communs, s’il y en a », à ces émeutiers.
« Je pense qu’il y en a », a-t-il ajouté, en pointant la question de l’éducation, mais aussi celle des jeux vidéos. Il a cité l’exemple de « GTA, pourtant interdit aux moins de 18 ans, où vous devez écraser des piétons avec les voitures, tirer pour tuer des policiers ou des pompiers ou la population civile (…) ça peut avoir un impact », a critiqué le ministre.
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