Vers une autonomie énergétique du littoral

8 décembre 2016 07:00 Mis à jour: 5 décembre 2016 15:20

« Comme la terre est bête de ne pas employer l’océan ! », écrivait Victor Hugo dans son roman Quatrevingt-treize. La France est en retard sur l’exploitation de ses énergies marines renouvelables. Mais la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) votée fin octobre – orientée par les accords de Paris sur le Climat – entend maintenant mieux « valoriser ce potentiel ». Différents types de technologies sont d’ailleurs en cours d’exploitation et de commercialisation sur le littoral : les éoliennes fixes, les éoliennes flottantes ou offshore, l’hydrolien marin pour récupérer la force des marées ou l’énergie thermique du fond des mers.

Signe de cet élan, fin novembre, la PME quimpéroise Sabella a réussi une levée de fonds de 8 millions d’euros pour poursuivre ses efforts dans l’hydrolien suite à la réussite de son premier projet dans le Finistère. Leur technologie, la Sabella D10, est une hydrolienne immergée à 55 mètres de profondeur dans le passage du Fromveur. L’électricité produite a été raccordée au réseau électrique d’Ouessant en novembre 2015. L’île fonctionnait jusque-là avec des groupes électrogènes – c’est-à-dire grâce au fuel.

Ce projet est selon la PME « une vitrine et un lieu d’expérimentation à venir, d’un modèle énergétique décarboné, duplicable à l’international ». Promu par l’association des îles du Ponant et la Région Bretagne, il est prévu d’arriver d’ici à 2030 à une autonomie énergétique à 100% renouvelable pour les îles de Sein, Molène et Ouessant. Cette technologie est actuellement rentable sur les marchés de niche, c’est-à-dire dans des lieux où l’accès au réseau électrique national est plus coûteux que l’installation de l’hydrolien.

Parmi les autres types d’énergies marines renouvelables, on retrouve les éoliennes posées sur le fond des mers. « La France va combler une partie de son retard sur des pays comme le Royaume-Uni, grâce à des parcs de 80 à 100 machines qui produiront en tout 500 MW », a souligné Yann-Hervé de Roeck, directeur général de France Énergies Marines, l’Institut pour la Transition Énergétique dédié aux Énergies Marines Renouvelables. L’objectif est d’arriver à une puissance de 3 000 MW d’ici à 2023 (une éolienne d’une puissance de 2 MW pouvant alimenter un groupe de 2 000 personnes). Pour l’éolien offshore, les premières fermes devraient voir le jour à l’horizon 2022, notamment dans l’Aude, sur la côte méditerranéenne. Des projets d’éoliennes flottantes sont également à l’étude près de l’île d’Oléron en Charente-Maritime. Des projets d’hydrolien marin sont à l’étude dans les DOM-TOM pour récupérer l’énergie thermique des mers entre les eaux profondes et les eaux de surface.

L’objectif fixé par l’Union européenne est d’atteindre une part de 20% des énergies renouvelables sur la consommation totale, à l’horizon 2020.

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