Israël doit accepter une solution à deux États pour mettre fin à la guerre et garantir sa sécurité, ont souligné des ministres des Affaires étrangères de l’UE avant une réunion où ils doivent rencontrer séparément leurs homologues israélien et palestinien. Mais si Netanyahu exclut un État palestinien souverain en raison des risques sécuritaires pour Israël, la possibilité d’un état démilitarisée serait ouverte.
« Ce que nous voulons est bâtir une solution à deux États. Parlons-en », a lancé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell devant les journalistes à Bruxelles, alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réaffirmé son opposition à une « souveraineté palestinienne ».
« Quelles sont les autres solutions auxquelles ils pensent ? », s’est interrogé l’Espagnol. « Faire partir tous les Palestiniens ? Les tuer ? », a-t-il ajouté. Les Israéliens « sont en train de semer les graines de la haine pour des générations à venir », a encore dit M. Borrell, pour qui Israël ne peut construire la paix « seulement » par la guerre.
It is our moral obligation to try to find a solution, said HR/VP @JosepBorrellF ahead of the #FAC, where he will discuss a comprehensive approach towards a 2-state solution, as presented to Members states pic.twitter.com/rwCKhOjjqU
— European External Action Service – EEAS ?? (@eu_eeas) January 22, 2024
Le chef de la diplomatie israélienne Israël Katz, reçu lundi dans la matinée par ses homologues de l’UE, a souligné en arrivant à Bruxelles qu’il était là pour s’assurer du soutien des Européens dans la guerre menée par son pays pour « démanteler » l’organisation terroriste Hamas et obtenir la libération des otages que l’organisation palestinienne retient encore.
Vers une paix durable ?
Josep Borrell a indiqué avoir présenté aux ministres des 27 « une approche globale » pour aller vers une paix durable, reconnaissant toutefois que les Européens disposaient de peu de moyens de pression sur Israël.
Dans un document de travail remis aux 27 et dont l’AFP a obtenu une copie, M. Borrell assure qu’il faut préparer dès « maintenant » les conditions d’une paix durable dans la région, qui passe par la mise en œuvre d’une solution à deux États.
Il préconise la tenue « au plus tôt » d’une conférence de paix « préparatoire » entre les Européens et plusieurs pays arabes, dont l’Arabie saoudite, l’Égypte et la Jordanie, à laquelle seraient invités les États-Unis.
Une solution à deux États, palestinien et israélien, vivant côte à côte, est la « seule solution », ont martelé plusieurs ministres dont la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock. « Même ceux qui ne veulent pas en entendre parler n’ont jusqu’à présent proposé aucune alternative », a-t-elle affirmé.
Dans ce contexte, le refus d’Israël d’une telle solution est « inquiétant », a estimé le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, qui participe à sa première réunion ministérielle à Bruxelles depuis son arrivée au Quai d’Orsay. Le chef de la diplomatie israélienne devait rencontrer les ministres de l’UE dans la matinée, puis ce sera le tour de celui de l’Autorité palestinienne, Riyad al-Maliki, dans l’après-midi. Aucune rencontre entre les deux hommes n’est prévue.
Les ministres européens vont également rencontrer, lors d’un déjeuner de travail, leurs homologues égyptien Sameh Choukry, saoudien Fayçal ben Farhane et jordanien Ayman Safadi, ainsi que le secrétaire général de la Ligue Arabe Ahmed Aboul Gheit. Les Israéliens « défient toute la communauté internationale et je pense qu’il est temps que le monde prenne position du côté de la paix », a déclaré le chef de la diplomatie jordanienne, à son arrivée dans la capitale belge.
Les pays de l’UE sont inquiets du nombre de victimes civiles depuis l’attaque sans précédent lancée par le Hamas contre Israël le 7 octobre, et ont appelé à plusieurs reprises à des trêves humanitaires. Mais, très divisés, ils ne sont jusqu’à présent pas parvenus à aller au-delà, et à se mettre d’accord sur un appel à un cessez-le-feu, auquel certains pays, comme l’Allemagne, s’opposent, soulignant le droit d’Israël à se défendre.
Un état palestinien démilitarisé ?
La position du Premier ministre Benjamin Netanyahu demeure ferme à ne pas autorisé un État palestinien pleinement souverain et militarisé. « Je ne ferai aucun compromis sur le plein contrôle qui devra être conservé par Israël, en ce qui concerne la sécurité, sur tout le territoire situé à l’ouest du fleuve Jourdain », a-t-il dit selon le Times of Israël. Néanmoins après l’entretien de Netanyahu et Biden dimanche, la solution d’un État palestinien démilitarisé pourrait être une possibilité selon le journal israélien. Mais il reste totalement opposé à laisser le Hamas au pouvoir à Gaza, rappelant que Israël vise « la victoire totale » et qu’« il n’y aura pas d’entité à Gaza qui financera le terrorisme, éduquera au terrorisme ou nous enverra des terroristes ». Netanyahu exige une bande de Gaza démilitarisée et sous le contrôle sécuritaire d’Israël.
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