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Menaces de mort contre la proviseure d’Ivry-sur-Seine : trois jeunes jugés ce vendredi

mai 31, 2024 17:00, Last Updated: mai 31, 2024 17:10
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Le procès de trois jeunes gens poursuivis pour avoir, l’an dernier, mise en cause et menacé de mort sur les réseaux sociaux l’ex-proviseure du lycée d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) après l’exclusion d’une lycéenne portant l’abaya, s’est ouvert vendredi à Paris.

La jeune Meissa S., âgée de 19 ans aujourd’hui, s’était déchaînée sur TikTok et X contre le lycée public Romain-Rolland, accusé d’islamophobie, et la cheffe d’établissement qui lui avait demandé depuis des mois le respect des règles sur la laïcité et de l’interdiction de l’abaya, une longue robe traditionnelle islamique. Les posts de Meissa S. ont généré un déferlement de haine en ligne contre la proviseure et une conseillère du rectorat.

Selon le Figaro, dès 2022 le personnel de direction a demandé plusieurs fois à Meissa S., âgée de 18 ans et en classe de première STMG Management, d’ôter « son voile et son abaya » à l’intérieur du lycée. À ce moment, la loi interdisant officiellement le port de l’abaya au sein des établissements scolaires n’était pas encore en vigueur. La direction se heurte a des refus de l’élève, multiplie les rendez-vous avec l’élève et ses parents pour lui demander « de se conformer au respect de la laïcité dans l’établissement » et engage même plusieurs « médiations ». Sans résultat. Après six mois d’absence, l’élève est convoquée le 7 juin 2023 à un conseil de discipline prononçant son exclusion définitive du lycée pour atteinte à la laïcité.

Un homme maniant un couteau de façon menaçante

Deux jeunes gens issus du même lycée mais qui ne la connaissaient pas, ont participé à cette vague de lynchage en ligne en surenchérissant sur leurs comptes Twitter, devenu X. Le premier, 19 ans à l’époque, 20 ans aujourd’hui, avait traité la proviseure de « sale connasse » et menacé de revenir la « niquer ». Le second, un étudiant âgé de 20 ans aujourd’hui, avait également mis en cause la proviseure et une autre responsable scolaire, disant avoir « des antécédents à régler » avec cette dernière avec un mème vidéo montrant un homme maniant un couteau de façon menaçante. Ces messages ont été vus des centaines de milliers de fois.

Jugée devant le tribunal correctionnel de Paris, l’ancienne élève est poursuivie pour harcèlement et divulgation d’information personnelle permettant d’identifier ou localiser une personne et l’exposant à un risque d’atteinte à sa personne ou ses biens. Elle encourt jusqu’à cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende. Elle ne s’est pas présentée à l’audience.

Les deux autres sont passibles de trois ans de prison et 45.000 euros d’amende pour harcèlement et menace de crime ou délit contre une personne chargée d’une mission de service public.

Le dossier de l’étudiant a été disjoint faute d’avocat commis d’office et renvoyé au 30 mai 2025. « De fait, c’est le premier procès pour des menaces de mort depuis l’assassinat de Samuel Paty », a souligné auprès de l’AFP Pascal Bolloré, responsable de la cellule juridique du syndicat des personnels de direction de l’Éducation nationale (SNPDEN-Unsa), partie civile.

L’assassinat de Samuel Paty, victime d’un jeune radicalisé après des messages de haine sur les réseaux sociaux le 16 octobre 2020, « a fait rentrer la mort dans l’exercice de notre profession », poursuit-il.

Un dossier similaire sera jugé le 26 juin à Paris, impliquant le proviseur du lycée parisien Maurice Ravel, menacé et obligé de se mettre en retrait après une altercation avec une élève pour qu’elle enlève son voile, une affaire qui suscité une vague d’indignation en France.

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