Viande halal : un marché juteux alimenté sans le savoir par de nombreux Français

Par Léonard Plantain
26 octobre 2020 06:22 Mis à jour: 26 octobre 2020 06:22

Mardi 20 octobre, invité sur Face à BFM, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a soulevé le problème du halal. Si le séparatisme culinaire est rarement évoqué, celui-ci prend pourtant une place de plus en plus importante, en particulier dans les rayons de nos magasins, où certaines enseignes ont même aménagé des rayons spécialement réservés au halal.

Ayant adressé quelques mots sur le sujet du séparatisme en France, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a déclaré ce mardi via BFM : « Ça m’a toujours choqué de rentrer dans un hypermarché et de voir un rayon de telle cuisine communautaire. Je pense que c’est comme ça que le communautarisme commence. […] Je ne critique par les consommateurs mais ceux qui leur vendent quelque chose. Je comprends très bien que la viande halal soit vendue dans des supermarchés, ce que je regrette, ce sont les rayons. Pourquoi faire un rayon différent ? » a-t-il déclaré.

Pour rebondir sur ces mots, Gabriel Robin (essayiste et auteur du livre Le Non du peuple) a expliqué via une tribune du Figaro :

« On pourra lui rétorquer que des maux qui nous affligent, les rayons de produits culinaires religieux sont vraiment les moindres. On pourra aussi lui répondre que les pratiques religieuses commencent souvent par des interdits alimentaires […] Du reste, les ‘marches de sans-papiers’, agressions quotidiennes, le deal, le désordre et l’islamisme associatif sont beaucoup plus gênants que trois merguez halal dans un hyper », explique-t-il, avant d’ajouter que le halal est pourtant bien un vrai sujet.

« Le halal est avant tout un business extrêmement profitable à trois acteurs principaux : Isla Délice, Wassila (Casino) et Réghalal. Ils sont les principaux détenteurs de cette filière. Une filière qui est paradoxalement à la limite de la légalité. En effet, si l’abattage sans étourdissement préalable n’est autorisé qu’à titre dérogatoire en France, il est aujourd’hui presque devenu la norme. Les minorités religieuses imposent donc des modes d’abattage religieux spécifiques à la majorité des Français, plongés dans l’ignorance », précise-t-il.

Gabriel Robin poursuit : « Les spécialistes du secteur le constatent depuis de longues années dans l’indifférence générale. Selon la Direction générale de l’alimentation, le nombre d’animaux abattus selon un rituel religieux dépasse très largement les besoins intérieurs des minorités religieuses concernées. » Il a évoqué ensuite le rapport du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) publié en 2012, qui traitait de l’abattage rituel tel qu’il est réellement pratiqué en France.

Un rapport qui dévoilait : « Alors que la demande en viande halal devrait correspondre à environ 10 % des abattages totaux, on estime que le volume d’abattage rituel atteint 40 % des abattages totaux pour les bovins et près de 60 % pour les ovins. » Une présence de plus en plus flagrante de l’abattage rituel dont les experts du ministère de l’Agriculture révélait qu’il pourrait « devenir la norme au lieu de rester une pratique dérogatoire […] ce qui ne devrait être qu’une dérogation s’est généralisée ».

Pour rappel, pour qu’une viande soit considérée halal, la prescription de la loi islamique implique d’obéir à de nombreuses règles qui suivent la vie de l’animal et son bien-être jusqu’à son abatage, et c’est sur ce dernier point que le problème se pose, puisque la bête doit être égorgée consciente (donc non assommée), via la méthode de la dhabīḥah.

Celle-ci consiste, après une incantation invoquant le nom d’Allah, à utiliser un couteau bien aiguisé et sans défaut pour effectuer une profonde et rapide incision à la pointe du cou, tranchant dans le même temps l’œsophage, la trachée, la carotide et la jugulaire afin de faire jaillir le sang. Dans le processus, la moelle épinière est épargnée afin que les dernières convulsions améliorent le drainage. L’animal étant conscient pendant ce processus, cette méthode a suscité et suscite toujours la polémique dans les pays non musulmans.

À noter que selon Anne de Loisy (auteur du livre Bon Appétit), les chiffres avancés sur le nombre d’abatage rituel en France, qui sont pourtant déjà élevés, seraient en réalité sous-estimés : « C’est même la conviction d’un grand nombre des professionnels de la filière qui, sous couvert d’anonymat, s’accordent à dire que l’abattage rituel concernerait en fait 8 à 9 ovins sur 10 et au moins 5 bovins sur 10. »

Ainsi, « les abattoirs sont donc complices de l’augmentation constante de l’abattage rituel, pourtant décrié. Les consommateurs achètent de la viande abattue selon des normes religieuses qui leur sont étrangères sans en être informés, notamment dans les produits transformés […] C’est un scandale majeur, bien plus grave que les rayons communautaires qui répondent à une demande des consommateurs […]. Nous finançons contre notre volonté des cultes religieux, puisque nous consommons des viandes halal sans en avoir conscience », décrit-elle.

Une solution serait « que les viandes soient vendues avec la mention – viande abattue après étourdissement – sur des étiquettes faciles à distinguer », évoque Anne de Loisy, afin de repérer si l’animal a été abattu selon nos normes ou non. Elle ajoute que « cela répondrait d’ailleurs aux objectifs de protection animale fixés par le gouvernement », mais qu’étrangement « rien de tel n’a été prévu » dans aucun projet de loi.

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