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Victime d’un viol, Océane s’est suicidée: l’enquête piétine et ses parents réclament «que justice soit faite»

septembre 4, 2022 13:02, Last Updated: septembre 4, 2022 13:02
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L’histoire d’Océane, jeune femme ayant un bel avenir devant elle, s’est tragiquement terminée. Âgée de 21 ans, Océane s’est donné la mort le 4 juin dernier à Valdahon (Doubs), après être tombée en dépression à la suite de plusieurs agressions sexuelles dont un viol. Ses parents réclament que justice soit faite mais font face à une inertie intolérable.

Océane Bourdin est partie en ne laissant qu’un simple mot, après avoir ingéré une cinquantaine de médicaments au domicile de ses parents. Ayant notamment subi des agressions sexuelles et un viol, l’étudiante sommelière est brutalement tombée en dépression. Avant sa mort, elle confiait « être morte de l’intérieur ». Ses parents, Yvan et Sandra, racontent le calvaire qu’elle a vécue.

« On l’a vue s’écrouler… C’était devenu une épave »

« Océane a subi plusieurs traumatismes. Un premier en 2018 à un Nouvel An. Quelques années plus tard, elle a été abusée par son patron à Beaune, ville où elle était étudiante. Elle travaillait dans un bar. Ensuite, elle s’est confiée sur son histoire à un camarade de classe, qui la draguait depuis le début de l’année. C’est devenu son confident et un soir, il en a profité pour lui mettre de la drogue dans son verre et il l’a violée », raconte à France 3 Bourgogne-Franche-Comté Yvan.

Après les faits, Océane a eu le courage de raconter à ses parents l’horreur qu’elle venait de vivre. « Elle nous a dit : ‘Je ne pouvais plus bouger les jambes, les bras, je le suppliais d’arrêter’ », explique Yvan. Elle avait alors demandé à ses parents de venir la chercher, souhaitant quitter au plus vite l’appartement dans lequel elle résidait à Beaune, dans le cadre de ses études.

Ses parents l’avaient alors encouragée à porter plainte, mais elle en était incapable Anéantie par ce viol, la jeune femme, d’ordinaire si gaie, était tombée dans un état dépressif. Elle avait alors vu des psychologues, et avait même été internée plusieurs semaines. Malgré cela, elle avait fait deux premières tentatives de suicide. « Elle qui était si joyeuse, si battante, si généreuse, on l’a vue s’écrouler… C’était devenu une épave », reconnaît-il auprès de L’Est républicain.

« On lui a laissé penser que l’affaire avait des chances d’être classée »

« Début mai elle allait mieux. Elle nous a dit : ‘Papa, maman vous allez être contents, je suis prête à aller porter plainte’ », poursuit Yvan. Et c’est ce qu’elle a fait, le 16 mai, au commissariat de la gare d’eau à Besançon, précise France 3. Dans son dépôt de plainte, elle a mentionné avoir été droguée à son insu. Mais, le fait de devoir « raconter sur 6 pages la nuit de son calvaire » l’a fait replonger dans une grosse dépression, souligne son père. D’autant plus que le policier l’ayant reçue ce jour-là ne lui aurait donné que peu d’espoir sur l’issue de cette affaire, étant donné le peu de preuves concrètes. Cela a totalement découragé la jeune femme.

Le 4 juin dernier, la petite sœur d’Océane, âgée de 14 ans, l’a retrouvée morte au domicile familial. En guise d’explication, elle a juste laissé un mot indiquant : « Je suis morte depuis le 10 février et vous n’auriez rien pu faire pour moi. »

« On a ce deuil à faire, et l’enquête est au stade zéro »

Le parquet de Besançon a indiqué à France 3 ce 1er septembre que l’enquête allait être confiée au parquet de Dijon, (les faits ayant été commis à Beaune). Celui-ci sera chargé de l’audition du mis en cause.

« On a ce deuil à faire, et l’enquête est au stade zéro. Ça nous tue. On a aucune nouvelle, aucune nouvelle. On pète un plomb », s’est énervé Yvan. « Ma fille est morte et ne pourra plus se défendre, mais on veut reprendre le flambeau et on veut que justice soit faite », a conclu le père de famille endeuillé. « La perte est déjà compliquée à gérer et il faut gérer la justice en plus derrière », déplore son épouse. Sur les réseaux sociaux, le père de famille a écrit un long message, pour dénoncer le silence et l’inertie de la justice concernant cette affaire.

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