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Vidéo choc : L214 dénonce « le pire élevage » de canards en Béarn

août 19, 2020 23:26, Last Updated: août 20, 2020 15:57
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« Cet élevage fonctionne, des canards sont à l’intérieur ! Ils y survivent au milieu de dizaines de cadavres en putréfaction, d’asticots, de rats et d’autres insectes », informe le directeur des enquêtes de l’association L214.

« Le pire élevage » vu depuis plus de dix ans. Dans cette nouvelle vidéo choc diffusée le 20 août, l’association L214 a mis en cause un élevage de canards des Pyrénées-Atlantiques dont elle a demandé la fermeture « urgente et définitive » au ministère de l’Agriculture.

VIDÉO CHOC : ÂME SENSIBLE S’ABSTENIR

Bâtiment « totalement insalubre », cadavres de canards « décomposés » et « non ramassés », cages « en train de s’effondrer », épais « flot d’excréments » qui « déborde à l’extérieur », asticots, rats qui « prolifèrent » : pour L214, l’un des bâtiments abritant des canards mâles à Lichos (Pyrénées-Atlantiques), à 50 km de Pau, atteint « des sommets dans l’horreur ». Et les canards vivants, environ 150, se trouvent au milieu d’autant de morts.

Un canard vivant et un autre mort laissé sur place. (Photo de L214 – Ethique & Animaux)

Une situation « hors de contrôle »

Les photos et vidéos mises en ligne sur le site de l’association de défense des animaux ont été prises « il y a quelques jours » en août, après signalement d’un « lanceur d’alerte ». Elles dépeignent « le pire élevage que nous ayons eu l’occasion de voir depuis les débuts de L214 » en 2008, a affirmé Sébastien Arsac, directeur des enquêtes de l’association sur le site en ligne.

« Le bâtiment semble totalement à l’abandon, de vieilles cages sont complètement défoncées… Pourtant, non ! Cet élevage fonctionne, des canards sont à l’intérieur ! Ils y survivent au milieu de dizaines de cadavres en putréfaction, d’asticots, de rats et d’autres insectes. Et l’odeur ! Insoutenable… Les déjections ne sont pas gérées et le sol est recouvert d’une couche de 15 cm d’excréments. Ce flot de déjections se déverse à l’extérieur : un risque de pollution important pour le Saison, le cours d’eau classé Natura 2000, qui passe à proximité », poursuit-il.

« De plus, avec cette accumulation de déjections, de crasse et de cadavres en décomposition, cet élevage est une véritable bombe sanitaire. La situation semble totalement hors de contrôle. Cet élevage doit absolument fermer de toute urgence ». L’association espère « a minima une interdiction d’exercer une activité d’élevage » à l’encontre des responsables. « Nous avons saisi les autorités en ce sens », informe le directeur d’enquêtes L214 sur le site.

« Mise en demeure » de l’élevage concerné

Dans un communiqué jeudi, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation a demandé au préfet une « mise en demeure » de l’élevage en question pouvant aller « jusqu’à une suspension d’activité ». « En parallèle une procédure judiciaire est ouverte » a précisé le ministère, estimant néanmoins que ce cas « isolé » ne « saurait être généralisé ».

« Nous multiplions les contrôles pour protéger les animaux et prendre des mesures strictes afin que ces dérives inacceptables, mais isolées et individuelles, ne jettent pas le discrédit sur toute une profession à laquelle j’assure mon soutien et ma confiance » a répondu le ministre, cité dans le communiqué du ministère. « Les mesures nécessaires sont prises », a-t-il ajouté. « J’ai demandé aux services d’être extrêmement vigilants sur ces contrôles. Les suites de l’enquête seront communiquées en toute transparence ». En 2019, les services de contrôle du ministère ont mené 13 700 contrôles au titre de la protection animale, a par ailleurs rappelé le communiqué.

Plainte déposée pour « cruauté envers animaux » et « atteinte à l’environnement »

Une plainte a également été déposée mercredi par l’avocate de L214 au tribunal de Pau pour « cruauté envers animaux », « abandon », et « atteinte à l’environnement », en raison des risques encourus par le Saison, un proche cours d’eau, à cause des déjections s’écoulant du bâtiment. L214 a alerté l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP).

L214 avait déjà ciblé des élevages de la filière foie gras fin 2019 notamment le couvoir d’un lycée agricole de Périgueux. Elle y avait dénoncé ce qu’elle qualifiait « d’agonie » de canetons femelles (non conservées pour le gras), et la préfecture de Dordogne avait confirmé un « manquement » avéré – et verbalisé – à la règlementation sur les méthodes d’euthanasie, auquel il avait été remédié ensuite.

Canard coincé dans une cage. (Photo de L214 – Ethique & Animaux)

À la lumière de ces exemples, L214 s’interroge sur les inspections dans la filière foie gras et demande au ministre de l’Agriculture Julien Denormandie « de diligenter un audit de l’ensemble des élevages de canards reproducteurs et couvoirs de la filière foie gras », et « publier les rapports complets d’inspection, comme l’avait fait Stéphane le Foll en 2016 concernant les abattoirs d’animaux de boucherie ».

 

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