Vidéo L214 : le calvaire des agneaux de la filière roquefort

Par Suzanne Durand
24 juin 2020 10:52 Mis à jour: 24 juin 2020 23:44

Pour produire le lait qui sera transformé en fromage, chaque année les brebis laitières de la filière roquefort donnent naissance à 1 million d’agneaux, dont les trois-quarts sont engraissés pour leur viande, puis transportés à l’abattoir. 

La nouvelle enquête de l’association L214 pointe du doigt la filière roquefort, non pas sur les brebis dont le lait sert à la fabrication du célèbre fromage, mais sur leurs agneaux, les « sous-produits » de l’industrie laitière. Si un agneau sur quatre (la moitié sont des femelles) reste sur l’exploitation pour renouveler le cheptel, la majorité des jeunes ovins est destinée à l’engraissement pour produire de la viande, puis transportés à l’abattoir où ils vont subir un bien triste sort. Ce sont un demi-million d’agneaux abattus chaque année.

Entre janvier et février 2020, les lanceurs d’alerte de l’association L214 sont parvenus à infiltrer la plus grosse exploitation d’agneaux de France, la SARL Grimal située à Rullac-Saint-Cirq dans l’Aveyron, avec 120 000 agneaux engraissés par an. Leur enquête s’est ensuite poursuivie à l’abattoir industriel d’Arcadie Sud-Ouest, près de Rodez (Aveyron).

 L214 révèle l’enfer d’un élevage intensif dans l’Aveyron

Les images de la vidéo ci-dessous font froid dans le dos : on y voit des agneaux entassés par milliers dans des bâtiments sans accès à l’extérieur. Nombreux sont malades et certains agonisent pendant des heures sans recevoir de soins. Les bacs d’équarrissage sont remplis de cadavres.

Attention, âmes sensibles s’abstenir

Pratiques d’abattage défaillantes

L214 explique que dans cet abattoir, les survivants terminent leur vie dans de grandes souffrances, un agneau est abattu toutes les 10 secondes et les pratiques d’abattage sont totalement défaillantes. Ils sont égorgés à vif (abattage rituel) ou, théoriquement, étourdis avant d’être saignés. L’étourdissement des agneaux se fait par électrocution, mais les mauvaises pratiques (les électrodes souvent placés sur le cou et non pas sur la tête des animaux, ndlr) et les cadences infernales entraînent la saignée et l’accrochage d’agneaux encore totalement conscients.

Silence sur le sort des agneaux

De jeunes animaux entassés dans des locaux fermés, subissant un véritable calvaire dans un abattoir déjà épinglé par des vétérinaires en 2016. « Le roquefort est indissociable des agneaux qui naissent chaque année pour provoquer la lactation des brebis », explique le porte-parole de l’association Sébastien Arsac. « Si la filière met en avant l’accès extérieur aux brebis, elle passe sous silence le sort des agneaux qui sont engraissés dans des élevages intensifs. La production de lait et des produits laitiers sont, tout comme celle de viande, à l’origine de grandes souffrances et de la mise à mort préméditée de millions d’animaux chaque année », rajoute-t-il.

Plainte déposée au procureur de la République de Rodez

L’association a porté plainte auprès du procureur de la République de Rodez pour sévices graves envers des animaux. Elle réclame, outre la fermeture d’urgence de l’abattoir, la modification du cahier des charges de l’appellation d’origine « roquefort » afin que celui-ci interdise d’enfermer les agneaux dans des bâtiments fermés sans accès au pâturage (ce qui est déjà le cas pour les brebis) et l’abattage sans étourdissement des animaux issus de la filière.

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