Mardi dernier, un eurodéputé italien a vivement réagi au rejet du budget de l’Italie par la Commission européenne. Angelo Ciocca n’a en effet pas hésité à écraser les notes du discours prononcé par Pierre Moscovici avec la semelle de son soulier.
C’est une scène inhabituelle qui s’est déroulée le 23 octobre dans l’enceinte du Parlement européen.
Membre de la Ligue, un des partis de la coalition au pouvoir en Italie, Angelo Ciocca a vivement réagi à l’annonce de Pierre Moscovici – commissaire européen aux affaires économiques et financières.
Celui-ci venait d’annoncer que la Commission européenne rejetait le « budget du peuple » présenté à Bruxelles par le gouvernement italien.
Avec un déficit prévisionnel de l’ordre de 2,4 % du PIB au lieu des 0,8 % promis en juillet, les dirigeants de l’Italie se sont ainsi attiré les foudres de la Commission présidée par Jean-Claude Juncker.
Cette décision inédite a suscité la colère de M. Ciocca, qui a rejoint la tribune dès la fin du discours de M. Moscovici avant de saisir ses notes et de les écraser avec la semelle de son soulier.
« À Strasbourg, j’ai marché (avec une semelle faite en Italie !) sur la montagne de mensonges que Moscovici a écrite contre notre pays ! L’Italie mérite le respect », a déclaré l’eurodéputé sur Twitter en publiant la séquence.
A #Strasburgo, HO CALPESTATO (con una suola Made in Italy!!!) la montagna di BUGIE che #Moscovici ha scritto CONTRO il #NostroPaese !!! L’Italia merita RISPETTO e questi #EuroImbecilli lo devono capire, non ABBASSIAMO PIÙ LA TESTA !!! Ho fatto bene ??? pic.twitter.com/Dx5OeM0RMs
— Angelo Ciocca (@AngeloCiocca) 23 octobre 2018
Visiblement outré, le commissaire européen aux affaires économiques et financières n’a pas tardé à réagir sur le même réseau social :
« Je croyais qu’il s’agissait d’un agent du Parlement, qui récupérait mes notes. Non, c’était un député ! Ceux qui écrasent des textes et des décisions à coup de chaussure ne respectent ni les règles, ni les institutions, ni la démocratie. Ils ne respectent même pas leur fonction. »
Moscovici, qui a qualifié l’épisode de « grotesque » et a parlé d’une « sourde violence symbolique », n’a pas hésité à faire un parallèle pour le moins curieux avec « le fascisme ».
L’épisode de la « chaussure 👞 made in Italy » est grotesque. Au début on sourit et on banalise parce que c’est ridicule, puis on s’habitue à une sourde violence symbolique, et un jour on se réveille avec le fascisme. Restons vigilants! La démocratie est un trésor fragile
— Pierre Moscovici (@pierremoscovici) 24 octobre 2018
L’ancien cadre du parti socialiste – fait chevalier de la légion d’honneur sous la présidence de François Hollande – avait déjà osé une comparaison aussi maladroite qu’hasardeuse entre Matteo Salvini et Benito Mussolini (chantre du socialisme et de la lutte des classes, il a longtemps fait partie du Parti socialiste italien) lors d’une conférence de presse le 13 septembre.
Très apprécié de ses concitoyens qui louent régulièrement sa fermeté en matière d’immigration, M. Salvini avait réagi à cette comparaison douteuse en demandant au commissaire européen de se laver « la bouche avant d’insulter l’Italie, les Italiens et leur gouvernement légitime ».
Luigi di Maio – Vice-président du conseil des ministres de l’Italie – avait pour sa part jugé « inacceptable » et « vraiment insupportable » l’attitude de certains commissaires européens, estimant qu’il s’agissait de « gens totalement déconnectés de la réalité ».
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