À Chatellerault, dans la Vienne, la société Plaxtil recycle le plastique des masques usagés afin d’en faire des petits objets, dont des instruments de mesure pour les écoliers.
Avec la crise sanitaire, les masques usagés sont devenus le nouvel élément de pollution des rues. Abandonnés à la suite de la négligence et à l’indélicatesse des uns et des autres, ils jonchent les parkings, les trottoirs ou encore les caniveaux…
Plusieurs mairies en France ont décidé de prendre le taureau par les cornes et de réutiliser ces masques usagés tout en sensibilisant la population à ce problème environnemental.
À Saint-Jory (Haute-Garonne), au nord de Toulouse, Thierry Fourcassier, le maire de la ville, a fait appel à la société Plaxtil, située dans la Vienne, pour donner une seconde vie à ces masques.
« En récupérant le plastique s’y trouvant, cette entreprise fabrique des cintres, des cendriers de plage, en équerres, rapporteurs ou règles », explique ainsi l’édile sur France 3 Occitanie.
Plusieurs bornes de collecte ont été installés dans les écoles, à la mairie ou dans certains commerces de la ville, permettant de récolter 20 000 masques usagés en quelques semaines.
En accord avec Plaxtil, le choix du maire s’est porté sur la fabrication de matériel scolaire.
À la rentrée prochaine, les 290 élèves de CM des écoles de la ville recevront un « kit scolaire » de mesure, avec équerre, règle et rapporteur d’angles fabriqués par la société.
Le coût de l’opération s’est élevé à 4 200 € pour la commune.
Des communes et des sociétés s’associent au projet
Initiative similaire à Limoges où le maire a récolté plus de 40 000 masques usagés dans les quelque 141 points de collectes répartis dans la ville, rapporte ainsi France Bleu.
Des associations récupèrent les masques et les placent en quarantaine pendant au moins 4 jours avant de les envoyer à Plaxtil, qui les désinfecte par un passage dans un tunnel de rayons ultra-violets. Le plastique issu des masques sera transformé en micro-billes puis refondus en matériel scolaire.
La société Plaxtil, qui était au départ spécialisée dans le recyclage du textile, a lancé en octobre 2020 un nouveau projet de recyclage de ces nouveaux déchets, les masques usagés.
Outre Chatellerault et Limoges, on compte une vingtaine de communes associées au projet, dont les villes franciliennes de Meudon, Rueil-Malmaison, Levallois-Perret…
Mais les collectivités ne sont pas les seules à s’intéresser au projet, des grandes entreprises telles que Nestlé Health & Science, Allianz ou encore Cuisines Schmidt ont pris contact afin d’installer des bornes de collecte au sein de leurs locaux, rapporte ainsi le magazine Challenges.
Ces collectes permettent la fabrication de matériel nécessaire au milieu médical tel que des visières de protection, des ouvre-portes ou des attaches pour masques.
Avec un chiffre d’affaires actuel « qui était initialement prévu en 2023 », nul doute que la PME n’est qu’au début de l’aventure.
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