Dans un entretien accordé au quotidien Magyar Idők, le Premier ministre hongrois est revenu sur la politique de son pays en matière d’immigration.
Publiée la veille de Noël, l’interview de Viktor Orban menée par les journalistes du quotidien Magyar Idők fait le point sur la situation de la Hongrie et revient sur les enjeux de la politique migratoire, ainsi que sur la stabilité de l’économie du pays.
Quelques jours après la ratification du Pacte de Marrakech par plus de 150 pays de l’Onu dont la France, Viktor Orban – qui a pour sa part refusé d’engager la Hongrie – a livré quelques réflexions quand à la situation migratoire en Europe.
« La Hongrie se bat non seulement pour elle-même mais aussi pour l’Europe chrétienne. »
Selon M. Orban, les grands pays d’Europe occidentale « font désormais l’expérience » du développement de sociétés métissées.
« Ils pensent que l’Europe chrétienne doit évoluer vers une Europe christiano-musulmane », ajoute l’homme d’État. Un choix auquel la Hongrie s’est d’ailleurs refusée, estimant qu’il était beaucoup trop risqué.
« Nous ne voulons pas que nos pays soient habités par une population métissée, c’est pourquoi nous protégeons nos frontières et nous nous opposons aux migrations. Tout le monde peut voir que certains à l’Ouest ne respectent pas notre décision. Ils utilisent l’opposition hongroise comme un outil », poursuit le Premier ministre.
Alors que son gouvernement a récemment fait l’objet d’une contestation populaire après l’adoption d’une nouvelle loi sur le travail, Viktor Orban estime que les manifestations qui ont eu lieu à Budapest à cette occasion étaient encouragées par l’homme d’affaires américano-hongrois Georges Soros :une des personnalités les plus influentes et les plus contestées du monde de la finance.
« George Soros et ses réseaux ne tolèrent pas que l’Europe centrale soit exclue de leur grande expérience de transformation des sociétés », a expliqué le chef de l’exécutif hongrois.
D’après le Premier ministre, la nouvelle loi sur le travail défend les intérêts des travailleurs en leur permettant de gagner davantage, et ce, « contrairement aux mensonges véhiculés par l’opposition » qui se réclame de valeurs opposées à celles du gouvernement – celui-ci promouvant le travail, la famille et la sécurité quand ses opposants mettraient en avant la violence, l’immigration et la hausse des taxes.
« Les élections au Parlement européen [en 2019, ndlr] marqueront une étape importante dans cette lutte, car elles impliqueront un rapport de force entre ceux qui protègent l’Europe chrétienne et ceux qui soutiennent l’immigration. La Hongrie se bat non seulement pour elle-même, mais aussi pour l’Europe chrétienne », affirme M. Orban.
Le rôle fondamental de la démographie
Selon lui, les migrations font peser un risque particulièrement important sur l’Occident et la cohabitation de cultures différentes sur un même territoire engendre des difficultés que l’Europe n’est sans doute pas en mesure de résoudre.
Et Viktor Orban de souligner l’importance de la démographie, considérée comme « le sujet le plus important » par l’exécutif hongrois.
« Nous estimons que les familles détiennent la clé de la perpétuation de l’histoire hongroise et du futur de la nation », souligne le Premier ministre avant d’ajouter : « Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes. »
Interrogé sur la stabilité de l’économie hongroise en cas de crise, M. Orban a également expliqué que son pays n’était plus dans la situation précaire qu’il a connue en 2008, en pleine tempête bancaire et financière mondiale.
« Il n’y a presque jamais eu autant de Hongrois ayant un emploi qu’aujourd’hui. L’économie hongroise est capable de résister à n’importe quelle crise », conclut l’homme fort de la Hongrie.
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