Après une bataille qui a duré plusieurs mois, le village de Saint‑Senier‑de‑Beuvron (Manche) a finalement réussi à empêcher le projet du milliardaire Elon Musk de s’implanter sur son territoire. Le projet de ce dernier, Starlink, prévoyait d’installer des antennes satellites dans cette petite commune de la baie du Mont‑Saint‑Michel.
Le maire et les 368 habitants de Saint‑Senier‑de‑Beuvron peuvent se réjouir. Tel le village d’Astérix qui résiste aux Romains, ce village normand a réussi à faire rebrousser une multinationale, et pas la moindre. Il s’agit tout de même de Starlink, le projet Internet par satellites du milliardaire Elon Musk, la plus grosse fortune mondiale.
C’est grâce aux questions posées par la mairie, restées sans réponses, que la multinationale a fini par plier. Pour cela, le maire a pu compter sur l’implication de François Dufour, ancien conseiller régional EELV et originaire de Saint‑Senier‑de‑Beuvron. Ancien paysan, ce dernier est devenu spécialiste des ondes électromagnétiques.
Aucune réponse sur l’impact de la station terrestre
« Très vite, nous avons posé nos interrogations : quel impact sur l’environnement ? Sur la santé des hommes et des animaux ? Aucune étude du sous‑sol n’avait été réalisée. La société était incapable de répondre à toutes ces questions », raconte François Dufour, en entrevue à La Presse de la Manche.
Benoît Hamard, maire du village, explique de son côté à France 3 : « À aucun moment, ils nous ont donné des retours d’expérience que nous voulions absolument avoir en notre possession. Donc nous avons fait reculer le projet en demandant de plus en plus d’informations et on n’a jamais eu de réponse. »
Finalement, c’est le 20 janvier dernier que le maire a reçu un message d’une amie lui annonçant la bonne nouvelle : l’ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse) a publié une décision « qui abroge celle de 2020 autorisant la société américaine à utiliser des fréquences radioélectriques. En clair, Starlink jette l’éponge », résume l’édile.
« C’est un soulagement et j’espère que cela servira pour d’autres territoires », remarque François Dufour, dont la ferme familiale, maintenant tenue par ses enfants, se situe à moins de deux kilomètres du site choisi. « Il y a bien eu des tentatives de pression sur les élus », reconnaît‑il. « Le plus regrettable a été l’absence de transparence sur le projet. »
Neuf dômes de 5 m de long
Pour rappel, ce sont neuf dômes de 5 mètres de long sur 2,50 mètres que Starlink voulait installer dans le village situé à une vingtaine de kilomètres du Mont‑Saint‑Michel. « Ces dômes étaient accompagnés par la construction d’un bâtiment chargé de les mettre en lien avec des satellites », explique François Dufour.
Cette station terrestre était prévue pour servir de relais à la constellation de satellites mise en place par l’entreprise du milliardaire afin de proposer un accès Internet à très haut débit « aux communautés rurales et éloignées ».
Pour ne pas avoir à demander un permis de construire, l’entreprise avait fait une demande d’implantation pour chacun des neuf dômes. Selon BFMTV, les neuf structures de 3 mètres de hauteur devaient être entourées d’un mur d’enceinte en béton.
Abandon d’un autre site
Parallèlement à l’abandon du projet à Saint‑Senier‑de‑Beuvron, La Voix du Nord nous apprend qu’un deuxième site prévu en France vient d’être abandonné par Starlink. Il s’agit de celui de Graveline dans le Nord. Là aussi, l’Acerp a confirmé l’abandon du projet par la société américaine.
Si l’entreprise d’Elon Musk s’en va discrètement de ces deux sites français, ne gardant le projet que dans un troisième site, en Gironde, ces décisions laissent planer d’autres questions. Un géant tel que Starlink a sûrement de nouveaux projets en tête. Puisqu’elle a besoin de bases terrestres, si le village normand « ne servira pas de cobaye », qui le sera ?
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