Au milieu de la récente flambée de cas de Covid-19 depuis le 9 décembre 2021, Xi’an, la capitale de la province chinoise du Shaanxi (nord-ouest), a imposé de sévères mesures de confinement dans le but de réduire le nombre de cas.
La ville, qui compte 13 millions d’habitants, s’est vue brusquement confinée depuis le 23 décembre 2021. Initialement, un membre de chaque foyer était autorisé à faire ses courses et à acheter des produits de première nécessité tous les deux jours. Mais comme les cas confirmés de Covid-19 ont continué à augmenter malgré toutes ces mesures rigoureuses, les habitants ont à nouveau été interdits de quitter leur domicile, sauf le 26 décembre pour effectuer des tests de Covid-19.
Un document ayant fait l’objet d’une fuite a révélé que le chef du Parti communiste chinois (PCC) de la province s’est fixé jusqu’au 4 janvier pour que Xi’an atteigne « l’objectif ‘société zéro Covid’ ». Le document a depuis été retiré de l’intranet et n’est plus accessible.
Le chaos et l’augmentation du risque d’infection résultent des politiques gouvernementales selon les résidents
Depuis l’apparition de la pandémie à Xi’an, les messages et les vidéos inondent les médias sociaux chinois, les habitants appellent au secours et se plaignent de l’incompétence des autorités locales.
Le 1er janvier, un compte Wechat nommé « Chudingya » a mis en ligne un article décrivant la présence d’une trentaine de bus à l’entrée d’un complexe immobilier avec un « nombre incalculable de personnes portant des combinaisons blanches » à partir de 20 heures le soir du Nouvel An.
Dans une vidéo publiée le 2 janvier, une femme demande à un agent de sécurité assis derrière un bureau dans un centre de quarantaine pourquoi il n’y a pas de petit-déjeuner. Elle se plaint également de ne pas pouvoir obtenir de tampon après avoir appelé toutes les lignes d’assistance, y compris celle de la police. L’agent de sécurité pianote son smartphone tout au long de la vidéo, et finalement, la femme retourne dans sa chambre d’isolement sans obtenir aucune aide.
Selon le témoignage de Wang Qin (sous pseudonyme par sécurité) pour l’édition en langue chinoise d’Epoch Times du 2 janvier, la pandémie de Covid-19 s’est propagée très rapidement dans la population locale de Xi’an. Le quartier de Lianhu, où elle vit est un des plus touchés de Xi’an, car de nombreux étudiants de l’Institut aéronautique de Xi’an ont été infectés par le Covid-19 et ont été déplacés dans les banlieues environnantes pour y être mis en quarantaine.
Selon un rapport publié le 31 décembre sur le site d’information très prisé des Chinois 163.com, l’Institut aéronautique de Xi’an a commencé à transférer plus de 2 000 étudiants et membres du personnel dans 4 comtés de Xi’an.
Wang Qin a déclaré que certains étudiants ont été placés dans des bus pour voyager pendant cinq à six heures avant d’arriver dans un site de quarantaine. Ils y ont trouvé des lits superposés avec une literie minimale, aucun chauffage malgré l’hiver glacial.
Une autre vidéo en ligne montre des dizaines de personnes debout dans le froid alors que l’hôtel de quarantaine leur explique qu’il n’y a plus de chambres disponibles.
Dans une autre vidéo, un homme raconte comment tous les résidents de son immeuble ont été entassés dans des bus sans aucune information sur leur destination. Entre 1 h et 2 h du matin, les voilà bloqués sur l’autoroute : « Tout le monde a peur – s’il y a un cas dans le bus, tous les autres ne seront-ils pas infectés dans l’espace étanche du bus ? »
Le 4 janvier, Radio Free Asia a rapporté les propos de Mme Liu, une employée du gouvernement à la retraite ayant critiqué les autorités locales pour avoir « fait n’importe quoi » : « Il y a quatre lits superposés et une couette dans les chambres d’isolement. Comment peut‑on appeler cela une chambre d’isolement ? Les gens auront de la chance s’il n’y a pas d’infection croisée. »
Wang Qin a confié à Epoch Times : « Maintenant, dès qu’il y a un seul contact étroit, vous êtes immédiatement mis en isolement à domicile, et tout votre complexe est scellé si vous n’êtes pas retiré de votre domicile. »
Un incendie s’est déclaré dans un complexe du district de Chang’an à minuit le 31 décembre, poursuit Wang Qin. Une fois sur place, afin d’éteindre le feu, les pompiers ont dû escalader la porte en fer, car celle-ci était avait été soudée pour être scellée efficacement.
Toujours pour l’édition en langue chinoise d’Epoch Times, une autre source, restée anonyme pour des raisons de sécurité, raconte à comment les secrétaires de district du PCC ont du garantir l’absence de cas de Covid-19 dans leurs juridictions.
Selon la source, ces cadres du PCC « contrôlent » la propagation du virus du PCC d’une manière simple : dès qu’un cas est confirmé, tous les résidents du même immeuble sont emmenés en isolement hors de Xi’an, ce qui permet de faire dire aux rapports officiels que tel district a atteint le zéro cas. Si une autre épidémie se déclare, elle sera considérée comme ayant lieu sur le site de quarantaine, et non à Xi’an.
Qu’est-ce que la « société zéro Covid » ?
L’expression « société zéro Covid » est une nouvelle formule utilisée par les autorités provinciales du Shaanxi depuis la flambée de Xi’an.
Selon les explications fournies aux journalistes le 5 janvier par Chen Zhijun, un directeur adjoint du centre local de prévention des maladies, cette nouvelle expression implique qu’il ne peut « plus y avoir de transmission dans la population », car « tous les nouveaux cas découverts après [le 4 janvier] sont des contacts proches ou des contacts proches de contacts proches qui [ont lieu dans des zones] isolées ».
Selon Tang Jingyuan, observateur et commentateur de l’actualité chinoise : « En clair, cela signifie que les autorités font immédiatement sortir tous les nouveaux cas confirmés et leurs contacts proches de la ville vers ses districts en banlieue. Ce faisant, la zone urbaine de Xi’an est en mesure de remplir rapidement sa mission dite de ‘zéro cas’. »
Selon un article publié le 4 janvier par l’agence de presse Xinhua (porte-parole du PCC) depuis le 1er janvier, le nombre de cas confirmés diminue quotidiennement et « tandis que la proportion de cas isolés grâce au gouvernement augmente progressivement, les cas au niveau de la société diminuent peu à peu ». Les médias d’État exagèrent l’efficacité des mesures sévères prises par les autorités locales.
Au 3 janvier, Xi’an a enregistré au total 1 758 cas confirmés de Covid-19, selon les données officielles. Mais le nombre réel pourrait être beaucoup plus élevé en raison de la dissimulation systématique des vrais chiffres par le PCC.
Epoch Times a contacté les autorités locales pour une demande de commentaires.
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