Une ancienne étudiante norvégienne en design a abandonné la vie urbaine pour une île arctique isolée après qu’un voyage en bateau a bouleversé sa vision des choses. Elle ne l’a jamais regretté malgré l’énorme effort d’adaptation qu’elle a dû faire.
Originaire d’Asker, en Norvège, Eveline Lunde, âgée de 31 ans, vit depuis quatre ans dans un appartement de la petite ville de Longyearbyen, la ville la plus septentrionale de la planète, sur l’île du Spitzberg, dans l’archipel norvégien du Svalbard.
À seulement 1290 kilomètres du pôle Nord, Eveline s’est habituée au pergélisol, aux aurores boréales, aux motoneiges, au soleil de minuit et à une population florissante d’ours polaires, loin de la vie à l’école de design d’Oslo.
« Pendant mes études, j’ai découvert une nouvelle passion pour la vie en plein air », a confié Eveline Lunde à Epoch Times. « J’ai déménagé dans le nord de la Norvège après avoir obtenu un diplôme 1er cycle, pour suivre un programme d’études d’un an sur les activités de plein air. Pendant mon séjour, j’ai fait la connaissance d’un groupe de garçons qui vivaient sur un voilier et dont l’objectif était d’atteindre le Svalbard pendant l’été. »
Lorsqu’un marin s’est désisté à la dernière minute, Eveline l’a remplacé. Elle n’avait jamais vu le Svalbard auparavant, mais après avoir passé six semaines à explorer ses nombreuses merveilles arctiques, Eveline est tombée sous le charme. De retour à Oslo, elle regrettait cette perte.
« Je me suis vite rendu compte que j’avais subi une transformation », a-t-elle commenté. « La vie urbaine trépidante ne m’attirait plus autant. Le Svalbard avait laissé une marque indélébile sur moi, me poussant à prendre la décision de m’y installer, ce qui a changé ma vie. »
L’archipel du Svalbard se compose de plusieurs îles situées dans l’océan Arctique. Selon l’Encyclopédie d’histoire du monde, la découverte officielle du Svalbard remonte à 1596 et il est devenu un territoire norvégien grâce au traité du Svalbard (à l’origine traité du Spitzberg) de 1920.
La plupart des habitants vivent au Spitzberg, et l’île principale présente des caractéristiques inhabituelles, explique Eveline, qui travaille dans le secteur du tourisme.
« En raison du pergélisol, les arbres ne poussent pas ici », explique-t-elle. « De plus, le climat rigoureux limite la diversité de la vie animale. Cependant, les animaux qui vivent dans cette région se sont remarquablement bien adaptés aux conditions. Il est tout à fait normal de voir des rennes et des renards polaires se promener à Longyearbyen. En été, nous recevons la visite de plusieurs oies. »
Une ville d’environ 2300 habitants, Longyearbyen abrite une population « significative » d’ours polaires comptant plusieurs centaines d’individus. Les ours sont surveillés et protégés. Néanmoins, les habitants doivent se munir d’une fusée éclairante comme moyen de dissuasion, et d’un fusil en dernier recours, lorsqu’ils s’aventurent dans des randonnées ou des voyages plus longs.
Eveline souligne « qu’il est strictement interdit de tuer un ours polaire, sauf en cas de légitime défense. Si un ours polaire est tué, une enquête approfondie sera menée et l’affaire sera traitée avec le même sérieux que s’il s’agissait d’un décès humain. »
D’innombrables merveilles naturelles font de la vie sur l’archipel arctique une expérience magique, bien que difficile.
« Vivre les extrêmes de la nuit polaire et du soleil de minuit suscite en moi un mélange d’émotions », explique Eveline. « C’est à la fois un défi et une source d’inspiration. J’apprécie les saisons uniques et distinctes qu’offre le Svalbard. Cependant, il est essentiel de maintenir un sens de la routine et de rester positif pour faire face à ces conditions. »
Pendant le phénomène du « soleil de minuit », qui dure d’avril à août, il peut être difficile de dormir lorsque la lumière du soleil entre par les fenêtres. Mais pendant la « nuit polaire », d’octobre à février, l’île est plongée dans l’obscurité totale 24 heures par jour.
Pour éviter la dépression, Eveline privilégie la routine, l’activité physique et le maintien d’une vie sociale avec la communauté très soudée de l’île dans les pubs locaux, les cafés et les restaurants haut de gamme. Elle fait même des randonnées en hiver, munie d’une lampe frontale et de chaussures à crampons pour affronter les calottes glaciaires enneigées.
Le soleil mis à part, le climat du Svalbard connaît des changements rapides et des conditions souvent difficiles.
« Pendant l’hiver, nous sommes souvent confrontés à des tempêtes intenses », explique-t-elle. « Ce que je trouve amusant, c’est que nous nous sommes habitués à ces conditions météorologiques et que nous poursuivons nos activités quotidiennes sans être affectés, alors que, sur le continent, des conditions météorologiques similaires entraîneraient des fermetures généralisées et seraient considérées comme une menace sérieuse. Au Svalbard, il s’agit d’une journée ordinaire, où le port de lunettes de protection pour se rendre au travail fait partie de notre routine. »
Le réseau routier de Longyearbyen ne couvre qu’environ 43 kilomètres et les voitures n’y ont pas leur place en hiver. Les habitants conduisent des motoneiges ou des traîneaux à chiens. En été, ils utilisent des bateaux pour accéder aux cabanes et aux autres établissements de l’île.
Il existe un petit hôpital d’urgence au Spitzberg, où l’on ne traite que les affections mineures. Les femmes enceintes ne sont pas autorisées à accoucher sur l’île et doivent se rendre sur le continent environ un mois avant la date prévue de l’accouchement. Les personnes nécessitant des soins continus ou incapables de prendre soin d’elles ne sont pas autorisées à vivre sur l’archipel.
Pourtant, les défis de la vie arctique amplifient la « beauté époustouflante du Svalbard lors des journées parfaites », selon Eveline. Les habitants de la région pratiquent la randonnée, le ski, le traîneau à chiens et la motoneige tout au long de l’année, et assistent à des concerts, des expositions d’art et des représentations théâtrales occasionnelles. Ils bénéficient aussi du plus grand spectacle de lumière au monde, les aurores boréales, en résidence permanente au-dessus de leur tête.
La population du Svalbard est composée d’une variété de gens et pas seulement de Norvégiens. L’archipel dans son ensemble était autrefois un haut lieu de la chasse à la baleine et du piégeage, mais il est passé de l’exploitation du charbon au tourisme et à l’exploration de l’Arctique, à la recherche et à l’éducation.
Eveline ne tarit pas d’éloges sur la ville qu’elle a choisie.
« En tant qu’habitante de la région, je recommande vivement de visiter cet endroit extraordinaire. La possibilité d’admirer des paysages arctiques immaculés, de rencontrer une faune majestueuse, de s’immerger dans cette culture ; la gentillesse de la communauté est vraiment imbattable. »
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