Une habitante de Villejuif, en Seine-et-Marne, a témoigné de l’agression sauvage dont son fils a été victime le 7 avril, alors qu’il a été pris pour cible pendant une rixe entre plusieurs bandes rivales.
Le dimanche 7 avril, la commune de Villejuif a été le théâtre d’affrontements féroces entre une trentaine de jeunes voyous armés de bâtons, de barres de fer, de bombes aérosols et de gaz lacrymogène. Une rixe ultraviolente opposant des bandes rivales des communes de Villejuif et de Champigny-sur-Marne, qui serait liée à des vols de motos selon BFMTV.
Ce soir-là, Betty et son fils de 19 ans rentrent chez eux, dans la cité du Vercors, à Villejuif. L’adolescent était venu chercher sa mère, infirmière de profession, à la sortie de son lieu de travail afin de la raccompagner à leur domicile. Il est environ 22h45 quand Betty et son fils arrivent au pied de leur immeuble où ils sont violemment pris à partie par plusieurs jeunes qu’ils affirment n’avoir encore jamais croisés dans le quartier.
« J’ai vu une énorme barre de fer qui venait en plein sur moi. Il y en a un qui l’a retenue en disant : ‘Non arrête, tu vois pas que c’est une daronne’. Mais mon fils, en voyant la barre de fer, a réagi. Il a dit : ‘Vous faites quoi ! Touchez pas à ma mère’. Et c’était trop tard, c’était parti », a expliqué la mère de la victime aux journalistes de BFMTV.
« Il se faisait massacrer devant moi »
Projeté à terre, le fils de Betty est roué de coups par une quinzaine d’individus sous les yeux de sa mère, impuissante.
« Ils étaient là en train de taper, de taper, de taper, coups de poing, de pied. Une fois au sol, dans la tête, dans le dos, dans les jambes, à je ne sais pas combien contre quelqu’un qui n’a aucune défense […]. Je ne pouvais rien faire, il se faisait massacrer devant moi et je ne pouvais absolument rien faire à part hurler », raconte l’infirmière.
Une maman témoigne de la violente rixe dont son fils a été victime à Villefuif: « j’avais beau m’époumoner je ne pouvais rien faire » pic.twitter.com/RdI3madiow
— BFM Paris (@BFMParis) May 7, 2019
Elle assure avoir été retenue par plusieurs agresseurs qui l’ont ainsi empêchée d’intervenir : « J’avais beau m’époumoner, je ne pouvais rien faire à part regarder le spectacle. » Couverts d’hématomes, son fils sera finalement transporté à l’hôpital.
« C’est chez nous et on ne se sent pas en sécurité »
Depuis l’agression, Betty et son enfant vivent la peur au ventre, craignant de croiser de nouveau leurs agresseurs :
« Pendant plus de 15 jours on dormait les portes ouvertes entre les deux chambres pour pouvoir s’entendre, la chaîne à la porte. On a installé une batte de base-ball à l’entrée, dans le couloir… Ça ne fera peut-être pas grand chose, mais voilà. C’est chez nous et on ne se sent pas en sécurité. »
Onze personnes ont finalement été interpellées par la police ce soir-là avant d’être placées en garde à vue. Les forces de l’ordre ont retrouvé des bâtons et des barres de fer pendant la fouille de leurs véhicules. Les suspects seront jugés le 30 septembre prochain.
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