Vinci, le géant Français du BTP, a engrangé au premier semestre deux milliards d’euros de bénéfice net grâce notamment à l’exceptionnelle rentabilité de ses concessions autoroutières, mais s’inquiète des effets de la crise immobilière sur la « cohésion sociale », a indiqué le groupe vendredi.
Construction, énergie, gestion d’autoroutes ou d’aéroports : dans toutes ses activités sauf l’immobilier, le groupe a réalisé un très bon premier semestre 2023. Il a en outre obtenu mi-juillet l’attribution d’un lot emblématique du chantier du Grand Paris Express portant sur la construction d’un tronçon de la ligne de métro 15 (Pont-de Sèvres-La Défense), à l’ouest de Paris.
La crise de l’immobilier
Le PDG de Vinci, Xavier Huillard, a par ailleurs espéré vendredi que les pouvoirs publics « prennent en compte la réalité » de la « crise immobilière », qui « commence à être réellement problématique ». « Non seulement pour la profession – beaucoup de PME sont installées sur le métier de la construction de logements –, mais surtout pour la cohésion sociale de notre pays », a-t-il ajouté.
Selon des estimations publiées vendredi par le ministère de la Transition écologique, le nombre de chantiers commencés, qui suit traditionnellement celui des permis de construire, était inférieur de 12,7% sur les douze mois écoulés de juin 2022 à juillet 2023 par rapport au nombre enregistré sur les douze mois précédents.
« Cela fait environ trois ans que nous voyons les signes avant-coureurs de cette crise, et nous constatons que les réponses apportées par les décideurs, nos gouvernants, ne sont pas à la hauteur des enjeux de la filière », a déploré M. Huillard. Le PDG de Vinci a dit espérer que le nouveau ministre du Logement, Patrice Vergriete, maire de Dunkerque (Nord), s’inspire des conclusions du dernier rapport du Conseil national de la refondation.
Ses propositions ont été « peu reprises » par le gouvernement, alors qu’elles émanaient de représentants emblématiques de la chaîne du logement, depuis la Fondation Abbé Pierre jusqu’au leader de la promotion immobilière Nexity, a-t-il regretté.
« Il faut bien comprendre que c’est une véritable filière, qui commence par le logement d’urgence pour des migrants ou des gens en situation d’exclusion, qui passe ensuite au logement social, puis au logement intermédiaire, puis au logement libre, acheté par des particuliers ou par des investisseurs pour la location. C’est toute une chaîne », a-t-il souligné.
Davantage taxer les sociétés concessionnaires d’autoroutes
Le groupe, financièrement, s’en est très bien sorti au premier semestre cette année. Son bénéfice net a progressé de 12,6% par rapport aux six premiers mois de 2022. Et son chiffre d’affaires a grimpé de 13,5%, à 32,4 milliards d’euros.
Face à l’explosion de la rentabilité des concessions autoroutières et aéroportuaires comme celles de Vinci, le ministre délégué aux Transports Clément Beaune a confirmé vendredi le projet de taxer davantage les sociétés concessionnaires d’autoroutes dans le budget 2024, pour financer la transition écologique.
La marge des concessions autoroutières de Vinci s’élève à 76,7% du chiffre d’affaires au premier semestre, celle de ses concessions aéroportuaires atteint 60,8%, contre 4% pour la construction, qui assure près de la moitié du chiffre d’affaires du groupe.
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