« Violence insupportable » : la situation des migrants à Paris est si grave qu’une ONG jette l’éponge

29 juillet 2018 19:46 Mis à jour: 30 juillet 2018 08:19

Trop, c’est trop. Le collectif Solidarité migrants a décidé de fermer ses locaux à Porte de la Chapelle, en raison d’un contexte « explosif ». L’association, qui tire la sonnette d’alarme depuis des mois, ne fournira plus de repas et diverses aides pour les migrants. Elle décrit des scènes de violences et déplore la dégradation de l’état de santé des migrants. Selon elle, nombre d’entre eux seraient morts hors statistiques, et les conditions sanitaires sont plus que déplorables pour les vivants.

Solidarité migrants est présente depuis presque deux ans dans le XVIIIe, Porte de la Chapelle. Le flux continu de migrant n’étonne plus ses membres, qui voient toujours plus de réfugiés sonner à sa porte. Elle a jusqu’ici distribué près de 250 000 repas, mais a décidé d’en rester là en fermant ses locaux du boulevard Ney, fin juillet. Courant septembre, ses membres se réuniront pour réfléchir à la suite à donner à leur action.

Au Parisien, Clarisse, responsable et bénévole du collectif, témoigne : « La Chapelle est devenue un endroit extrêmement dangereux, où les exilés, hommes, femmes, enfants, vivent dans des conditions sanitaires épouvantables : ils sont au moins 700 personnes, en permanence, avec seulement deux points d’eau, qui ont été rétablis par la Ville après des dizaines de mails de notre part. Une bataille épuisante. L’un est à côté de la déchetterie… Tout un symbole. Et, pour la deuxième année consécutive, les bains-douches des environs sont fermés pour l’été. Les conditions d’hygiène sont très préoccupantes. Nous voulons alerter les pouvoirs publics sur le caractère totalement explosif de la situation et les appeler, une fois encore à prendre leurs responsabilités ».

Au mois de juin, suite à une décision attendue de Gérard Collomb, le camp de migrants a été évacué. Le ministre de l’Intérieur appelait de ses vœux Anne Hidalgo pour qu’elle prenne les dispositions afin de garantir la sécurité sanitaire ainsi que la prise en charge des migrants, redoutant que le camp ne se reforme.

Et le camp s’est reformé. Le squat de la Colline du crack, qui abrite une centaine de toxicomanes, a immédiatement suivi. «Les réfugiés, qui sont déjà dans un état de santé physique et psychologique très précaire, sont à la merci des trafiquants et crackers de toutes sortes, soulignent les bénévoles. La cohabitation entre ces diverses populations se passe mal. Les personnes toxicomanes sont en souffrance mais elles sont aussi agressives, y compris avec nous. La tension sur les petits-déjeuners est palpable et va en s’aggravant. Nous redoutons chaque jour le drame qui ne manquera pas d’arriver, et nous avons toutes les raisons de penser qu’en août, avec l’arrivée attendue de réfugiés en plus grand nombre encore, la situation va être pire.»

Le 25 juillet, un homme est mort à deux pas des locaux de Solidarité migrants. D’après le collectif, il est probable que de nombreux autres migrants trouvent la mort dans les camps.

« Nous sommes persuadés que les décès sont bien plus nombreux que cela : certaines personnes que l’on voyait aux distributions ont brusquement disparu du jour au lendemain. De très nombreux réfugiés sont malades, blessés de guerre, il leur est très compliqué de se faire soigner. Des gens meurent de manque de soin ou se suicident. Sans parler des personnes qui sombrent dans la folie, à force de tourner en rond, pour certains parfois depuis des années ».

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