« Mon but, c’est de ne plus jamais revenir au tribunal » : pilier de Montpellier et du XV de France de rugby, Mohamed Houas, contre qui deux ans de prison avec sursis ont été requis vendredi pour « violences aggravées », veut tourner la page des « erreurs de jeunesse. »
« Ce n’est pas bien ce qu’on a fait ce jour-là, je regrette, ce n’est pas une fierté. Quand on est jeune, on fait des bêtises. Mais je cherche à évoluer, j’ai décidé de partir de Montpellier avant la fin de mon contrat pour tout changer, changer de maison, de ville, de vie », a expliqué devant le tribunal correctionnel l’imposant première-ligne, qui évoluera à Clermont l’an prochain.
À l’issue d’une longue audience, « 24 mois de prison avec un sursis probatoire de 36 mois » ont été requis contre Mohamed Houas, qui comparaissait avec cinq amis de jeunesse pour une bagarre d’une rare violence il y a près de dix ans. Comparant les six prévenus à « une meute de loups qui s’attaque à un homme à terre », le procureur a souligné le rôle de « leader » du joueur du MHR. Le tribunal correctionnel de Montpellier rendra sa décision le 30 juin, deux mois avant la Coupe du monde en France à laquelle le futur pensionnaire de l’ASM Clermont (16 sélections) espère participer.
Il y a un an, l’international héraultais avait été condamné à 18 mois de prison avec sursis pour son implication dans des cambriolages en 2014, alors qu’il n’avait pas encore entamé sa carrière professionnelle. Âgé de 29 ans, marié et père de deux enfants, il comparaissait cette fois pour « violences aggravées » et « destruction du bien d’autrui commis en réunion », des faits datant de la même année, le 1er janvier.
Rappel des faits
Ce lendemain de Saint-Sylvestre, en sortant d’une nuit en discothèque, le jeune homme élevé par sa mère dans un quartier sensible de Montpellier s’était arrêté avec une dizaine d’amis dans une boulangerie, où une rixe les a opposés au patron d’une boîte de nuit qui s’était arrêté au même endroit pour acheter des viennoiseries.
Alors qu’il passait sa commande et avait laissé sa fille de 16 ans à l’extérieur du commerce avec une amie, cet homme était subitement ressorti et, de son propre aveu aux enquêteurs, avait donné un coup-de-poing au visage de Mohamed Haouas, persuadé que celui-ci s’en prenait à sa fille. À l’audience, Mohamed Haouas a nié avoir embêté ou même parlé à l’adolescente : « Je parlais avec une copine, puis je reçois un coup de poing par quelqu’un qui dit « On ne touche pas à ma fille. »
« Je n’ai pas compris pourquoi il m’a visé. Je n’ai jamais craché sur la fille, je ne l’ai pas attrapée par le bras, je ne l’ai pas insultée », a insisté Mohamed Haouas. La jeune fille et son père étaient absents de l’audience. Selon le prévenu, son adversaire avait alors tiré en l’air avec une arme de poing : « J’ai cru que j’allais mourir. Alors je me suis énervé, j’ai voulu le désarmer, je l’ai frappé », a reconnu le rugbyman. Mis à part ses co-prévenus, aucun témoin n’a confirmé l’usage d’une arme.
Un déchaînement de violence
Les images des caméras de surveillance montrent ensuite un déchaînement de violence dans la boulangerie, Mohamed Houas et ses camarades rouant l’homme de coups de poings, de pieds et de barres de fer. « Ça a basculé dans Orange mécanique », a estimé l’avocat des parties civiles, Yann Le Targat, en allusion aux scènes d’hyper violence du film de Stanley Kubrick.
Leur réaction a été « totalement disproportionnée », a confirmé le procureur dans son réquisitoire. Mais le parcours de Mohamed Haouas montre aussi « à quel point on peut s’en sortir », a-t-il ajouté, en réclamant des peines de 12 mois avec sursis à l’encontre de ses co-prévenus.
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