Violences policières : les critiques d’un colonel de gendarmerie scandalisent les syndicats de police

9 avril 2019 12:44 Mis à jour: 9 juillet 2019 16:39

Rediffusées lundi soir sur BFMTV, les images qui montrent des CRS en train de matraquer un gilet jaune à terre dans un Burger King proche de l’Arc de Triomphe le 1er décembre ont fait le tour des médias et des réseaux sociaux.

Intitulé Police, au cœur du chaos, le reportage proposé par BFMTV le 8 avril donne cette fois-ci la parole au colonel de gendarmerie Michaël Di Méo.

Commandant des escadrons de gendarmerie mobile déployés le 1er décembre dans les rues de la capitale, M. Di Méo n’a pas hésité à commenter les images de CRS en train de matraquer un homme à terre diffusées par BFMTV.

« C’est de la violence policière, malheureusement. Quand des manifestants parlent de violence policière, je suis obligé, quand je vois ça, d’aller dans leur sens. On est là sur des violences policières », a expliqué le gradé.

Des déclarations qui ont immédiatement suscité l’ire des syndicats policiers. Secrétaire national de l’UNSA – Police, David Michaux a évoqué des propos « déplacés », estimant qu’ils n’allaient «pas arranger les relations entre gendarmes et policiers ».

« Ces mises en causes passent très mal, d’autant qu’on aurait, nous aussi, parfois des choses à dire sur le travail de nos collègues », a-t-il ajouté pendant un entretien accordé aux journalistes du Point.

« Ce reportage est vraiment gênant pour nous »

Si M. Michaux reconnaît que les images diffusées risquent de mettre ses collègues dans l’embarras, assurant que ces clichés « ne correspondent absolument pas à l’image que nous voulons donner des CRS, aux valeurs que nous défendons et à notre façon de faire », il regrette néanmoins la sortie du colonel de gendarmerie.

« Franchement, ce reportage est vraiment gênant pour nous, qui cherchons à être exemplaires. Comment en est-on arrivé là ? Que s’est-il passé pour que ça dégénère à ce point ? Je n’en sais rien, car, comme toujours, avec ce type d’images, nous n’avons pas le départ de l’action. »

« Mais nos amis de la gendarmerie auraient pu avoir la décence d’attendre la fin de l’enquête avant de nous mettre en cause, surtout de manière aussi directe », poursuit le syndicaliste.

Si la brutalité des images incriminées s’avère dérangeante, David Michaux refuse pour autant de les ignorer : « L’enregistrement est très costaud, c’est sûr, et il appartiendra à l’IGPN [l’Inspection générale de la police nationale, ndlr] de se prononcer sur ces événements. S’il y a eu des manquements, ils devront bien entendu être sanctionnés », conclut le responsable de L’UNSA – Police.

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