Dans la nuit du lundi au mardi 29 mars à Sevran, Aulnay-sous-Bois et Tremblay-en-France en Seine-Saint-Denis, treize personnes ont été interpellées pour des incendies, dégradations et violences, expression d’une colère née après la mort d’un habitant, tué par un tir policier samedi lors d’un contrôle.
Les violences urbaines ont continué en Seine-Saint-Denis. À Aulnay-sous-Bois, un bus qui transportait des passagers a dû s’arrêter à un barrage sur la route. Une « trentaine d’individus cagoulés et armés de barres de fer » ont forcé le conducteur et les passagers à descendre, puis ont volé le véhicule qu’ils ont ensuite incendié, rapporte une source policière.
Dans le quartier des Beaudottes à Sevran, « huit véhicules dont un poids-lourd » ont été incendiés et le feu s’est propagé à quatre autres véhicules. À 1H30, dans la même commune, une ancienne salle de sport désaffectée de 100m2 a été détruite par les flammes. Aucune personne n’a été blessée, selon la même source.
La nuit du 27 mars avait également été marquée par une dizaine d’interpellations pour incendie et jets de projectiles sur les forces de l’ordre présents sur place afin de sécuriser les lieux.
Durant la nuit, 13 voyous, dont certains en possession de jerricans ou de cocktail molotov, ont été arrêtés pour « dégradations volontaires par incendie », « participation à un groupement en vue de violences et dégradations » et « violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique », des fonctionnaires ayant été ciblés, dès 19H30, par des tirs de projectiles.
« On a un incendie de bus. On a plusieurs fonctionnaires de police qui ont été victimes de jets de cocktails molotov et de mortiers », a indiqué Walid Hrar, membre du syndicat Alliance police 93 à France3.
Une brigade d’intervention spécialisée a été appelée en renfort : la CRS 8. « C’est une compagnie républicaine de sécurité qui intervient de manière assez rapide, et qui est là pour porter assistance aux effectifs locaux », a-t-il expliqué au média.
L’enquête saisie par l’IGPN
Les événements font suite à la mort le samedi 26 mars de Jean-Paul dit « JP » âgé de 33 ans, un habitant du quartier des Beaudottes à Sevran et père de quatre enfants.
Vers 12H30, un équipage de la brigade anti-criminalité (BAC) d’Aulnay-sous-Bois avait été requis pour pister une fourgonnette signalée volée et tente de procéder au contrôle du chauffeur, arrêté à un feu rouge sur une rue de cette ville.
« Un policier s’est porté à la hauteur de la vitre du conducteur et, dans des circonstances qui restent à déterminer précisément, a fait usage de son arme – un seul coup de feu – au moment où la camionnette redémarrait brusquement », a retracé Éric Mathais, le procureur de la République de Bobigny, dans un communiqué publié dimanche.
D’après le parquet, l’automobiliste a fini sa course « plusieurs centaines de mètres plus loin » en percutant des voitures en stationnement, dans une allée des Beaudottes à Sevran. Grièvement blessé à l’omoplate gauche, selon une source policière, l’individu est décédé en fin d’après-midi à l’hôpital des suites de ses blessures.
L’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie de l’enquête. Le policier, âgé de 32 ans et hospitalisé « en état de choc, a dû être hospitalisé et les médecins n’ont pas encore autorisé son audition », indiquait lundi le parquet.
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