Violente agression du photojournaliste à Reims : un effet de « meute » selon son avocat

Par Epoch Times avec AFP
3 octobre 2024 10:10 Mis à jour: 3 octobre 2024 10:37

Les deux accusés au procès de la violente agression en 2021 d’un photojournaliste qui prenait des photos dans un quartier sensible de Reims ont affirmé mercredi ne pas avoir compris qu’il était journaliste, selon l’avocat de la victime qui dénonce un effet de « meute ».

Initialement mis en examen pour tentative de meurtre sur Christian Lantenois, photographe au journal régional L’Union, les deux jeunes gens sont finalement jugés devant la cour d’assises des mineurs de la Marne pour vol avec violences ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente et participation à un attroupement armé. Les réquisitions du parquet et le verdict sont attendus jeudi.

Après la troisième journée du procès, qui se déroule avec publicité restreinte, Me Gérard Chemla, avocat du photographe, a évoqué devant la presse un passage à l’acte où « il n’y a pas de justification ». « On nous explique que quelqu’un dit ‘il y a un mec qui nous filme’ et puis on va fondre dessus » a-t-il rapporté.

« La meute est autour et puis on le frappe à mort »

« L’image est extrêmement dérangeante parce qu’on voit des gens très jeunes, très sportifs qui courent extrêmement vite. C’est vraiment une course à celui qui arrivera le premier », a-t-il rapporté, commentant des images de vidéosurveillance.

« La meute est autour et puis on le frappe à mort » et « la violence ne s’arrête pas puisqu’on voit l’auteur principal récupérer l’appareil photo et le balancer de toute sa force vers le sol, peut-être vers Christian », a détaillé Me Chemla.

« On nous explique qu’on regrette, qu’on ne recommencera pas »

« La version officielle, c’est de dire ‘on ne savait pas que c’était un photographe de L’Union, on n’a pas vu la voiture (floquée du logo du journal, NDLR), on n’a pas compris’  » et « on nous explique qu’on regrette, qu’on ne recommencera pas », a encore expliqué Me Chemla.

Sollicité par l’AFP, l’avocat d’un des accusés, Me Benoît Cousin, n’avait pas réagi en milieu de soirée.

Quatre semaines dans le coma et d’importantes séquelles

Venu couvrir les apparents préparatifs d’une rixe, Christian Lantenois avait été frappé à plusieurs reprises à la tête et laissé pour mort sur la chaussée, le crâne fracturé. Il avait passé quatre semaines dans le coma, puis un an à l’hôpital et garde d’importantes séquelles.

Des manifestants se rassemblent alors que l’Association des travailleurs maghrébins et le Comité de défense des locataires de la Croix-Rouge ont appelé à une manifestation pour dénoncer l’agression du photojournaliste français Christian Lantenois, à Reims, le 4 mars 2021. (Photo FRANCOIS NASCIMBENI/AFP via Getty Images).

L’agression avait suscité l’indignation des défenseurs de la presse et de la classe politique, jusqu’à l’Elysée.

Outre les deux personnes jugées cette semaine, huit autres jeunes hommes sont cités comme témoins et seront jugés ultérieurement pour participation à un regroupement en vue de la préparation de violences.

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