Violentes émeutes en Papouasie-Nouvelle-Guinée: le Premier ministre veut sévir contre «l’anarchie»

Par Anais Duroy
11 janvier 2024 11:51 Mis à jour: 11 janvier 2024 11:51

Le Premier ministre de Papouasie-Nouvelle-Guinée, James Marape, s’est engagé à lutter contre « l’anarchie » jeudi, après la mort de 15 personnes au cours d’une nuit de violentes émeutes dans les deux principales villes du pays.

Des violences ont éclaté dans la capitale Port Moresby mercredi soir, après des manifestations contre le gouvernement menées par des soldats, policiers et gardiens de prison. Des foules en colère ont incendié des bâtiments et saccagé des magasins au cours d’une nuit de chaos et les violences ont ensuite gagné la ville de Lae, à quelque 300 kilomètres au nord.

Le commissaire de la police royale de Papouasie-Nouvelle-Guinée, David Manning, a confirmé jeudi après-midi qu’au moins 15 personnes étaient décédées dans les deux principales villes du pays. Le principal hôpital de Port Moresby a traité 25 personnes blessées par balle, selon les chiffres fournis à l’AFP, ainsi que six autres présentant des lacérations causées par des « machettes ».

Le Premier ministre James Marape a présenté ses excuses au pays, déclarant que les explosions d’« anarchie » ne seraient « pas tolérées ». « C’est votre pays autant que le mien. Enfreindre la loi ne permet pas d’atteindre certains objectifs », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.

Des vidéos tournées dans la capitale par l’AFP ont montré des pillards se précipitant dans les magasins à travers les vitrines brisées, mettant des marchandises volées dans des cartons, des chariots de supermarché et des seaux en plastique.

Des bâtiments et des voitures ont été incendiés, selon les images l’AFP, et  d’épais panaches de fumée noire planaient au-dessus des quartiers les plus touchés de la ville.

Un peu plus tôt, une foule moins nombreuse s’était rassemblée devant le bureau du Premier ministre à Port Moresby, arrachant une barrière de sécurité et incendiant une voiture de police en stationnement.

Il n’y aurait pas de victime parmi les commerçants dont les magasins ont été dévalisés. De son côté, l’ambassade des États-Unis à Port Moresby a fait état de coups de feu tirés près de son enceinte alors que la police tentait de « disperser des groupes de pillards ».

Maho Laveil, un habitant de Port Moresby qui enseigne l’économie à l’université de Papouasie-Nouvelle-Guinée, a déclaré que la paix avait été « largement rétablie » jeudi soir. « Ils ont chassé les pillards, ils ont empêché les bâtiments de brûler », a-t-il fait savoir à l’AFP.

Un jour sans précédent

Le gouverneur de la région englobant la capitale, Powes Parkop, a estimé que les troubles représentaient un « niveau de conflit sans précédent » à Port Moresby, tandis que le Post Courier, un journal local, a parlé du « jour le plus sombre » de la ville. « Ce qui est le plus important, c’est que nous devons mettre fin à ce conflit », a insisté M. Parkop sur une station de radio locale mercredi soir, soulignant que « personne ne sortira gagnant de ce type de troubles civils ».

Les forces de sécurité ont organisé une manifestation à l’intérieur du parlement de Papouasie-Nouvelle-Guinée, après avoir constaté une baisse de leur salaire sans explication. Bien que le gouvernement ait rapidement promis de corriger ce qu’il a décrit comme un « problème technique », cela n’a pas suffi à empêcher les civils mécontents de se joindre au tumulte.

L’Australie a récemment conclu un accord de sécurité avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée, promettant d’aider ses forces de police à lutter contre le trafic d’armes, la contrebande de drogue et la violence tribale. « Nous continuons à appeler au calme en ces temps difficiles », a déclaré jeudi le Premier ministre australien, Anthony Albanese.

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